Orgueil et Préjugés et Zombies : critique du pudding de Gérardmer

Simon Riaux | 31 janvier 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Simon Riaux | 31 janvier 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Adaptation du best-seller éponyme, Orgueil et Préjugés et Zombies, en dépit d’un matériau de base populaire et d’un budget plus que confortable, aura tardé à se montrer. Que vaut donc la transposition putride du classique de Jane Austen.

 

 

Mort-Lisant

Elizabeth Benneth appartient à une famille bourgeoise, dont les parents auront donné naissance à 5 filles, dont le seul espoir de voir les biens de la famille se perpétuer est le mariage. La jeune femme rencontre M. Darcy aristocrate richissime et intransigeant. Sauf que dans la version qui nous intéresse, le Royaume-Uni est parallèlement en proie à une épidémie zombie qui menace la survie de la couronne et de ses sujets.

Annoncé un temps en grande pompe, avant de mystérieusement disparaître des radars, le film se traîne depuis qu’il prend la poussière une réputation de gros ratage purulent, la faute à un embryon de promotion un peu flou, suivi d’un silence plus que louche. Et après visionnage, on comprend mieux ce curieux traitement.

 

Lily james

Red is Dead

 

Car Orgueil et Préjugés et Zombies a dû en poser des problèmes, à en juger son montage (catastrophique dans le dernier tiers du film), son rythme tantôt frénétique tantôt anémique ou encore ses douloureux creux narratifs. Autre défaut particulièrement handicapant : la crédibilité de la romance au cœur du récit. On a beau apprécier Sam Riley, force est de constater que sa mine fermée et son jeu atone desservent terriblement son personnage, pourtant au coeur de la mécanique dramatique.

 

Fuite de Cerveau

Malgré un évident trop plein et une absence de direction claire qui handicape très lourdement la narration, Orgueil et Préjugés et Zombies jouit de nombreuses qualités plutôt appréciables. Tout d’abord et non des moindres, il s’agit d’un vrai film de zombies. On y fracasse des crânes, démembre de l’aristo et poutre du vilain zomblard comme s’il en pleuvait. Le film ne renâcle ainsi jamais sur le gore, ni la violence et évite ainsi le piège du dispositif hypocrite à destination d’un public post-ado méconnaisseur du genre.

 

Lily james

Drame de la constipation

 

Parallèlement, Orgueils et Préjugés et Zombies demeure un véritable film victorien, qui se moque toujours des rigidités d’une société britannique qui a érigé le mépris de classe et l’hypocrisie au rang d’art. Des scléroses que le métrage dézingue avec humour, jusqu’à une ultime bobine qui patine et renie cette tonalité agressive.

Enfin, on appréciera (dans la première heure) la présence d’un humour plutôt réjouissant, parfois allié à quelques trouvailles formelles, à l’image du générique, mélange de délire historique et d’animation qui n’est pas sans rappeler les folies de Terry Gilliam. Autant d’ingrédients gouteux, qui ne peuvent malheureusement jamais s’épanouir véritablement, la faute à un rythme tragiquement défaillant.

 

Lily jamesUn zombie, une maman ! Un zombie, une maman !

 

Résumé

Malgré de beaux efforts pour assumer à la fois l'univers d'Austen et celui des morts-vivants, le film s'écroule lors d'un dernier acte bâclé.

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Lecteurs

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commentaires
Chonrei
08/02/2020 à 14:28

Vu à la télé. Le livre est moyen, le film encore plus. Il est passé où le combat final avec Lady Catherine et ses ninjas ?

gigi
03/02/2017 à 17:09

Vraiment dommage

ra3f5254
02/02/2017 à 00:09

Vu il y a quelque temps ce film est d'un ennuie mortel il a du mal à captiver le spectateur à cause d'un scenario écrit avec les pieds , les actrices aussi jolies soit elles , sont profondément agaçantes et le héros à le charisme d'une assiette de pasta froide nature ... dommage l'idée était sympa pourtant !!!

MystereK
31/01/2017 à 16:54

Vu en séance de minuit dans un autre festival, malgré de bons acteurs, ce film a eu dû mal à capter mon attention.

tyler29300
31/01/2017 à 16:39

C'est triste pour Sam Riley .Incroyable dans "Control" et qui ensuite a eu le malheur de signé pour le remake de "13 tzameti" ... Reste "Sur la route " et un ou deux autres mais il a tel potentiel que cela me désole
ps: Encore pire pour Toby Kebbell, acteur fantastique dont la carrière ne décolle pas

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