Tremors 5: Bloodlines : la critique souterraine

Aaaaaaah, Tremors... Il n'y a pas à dire, 25 ans après sa sortie, le film de Ron Underwood n'a pas vieilli d'un iota, il s'est même bonifié avec le temps et revoir Kevin Bacon et Fred Ward en bouseux crétins fait toujours autant plaisir. Mais Tremors, c'est aussi et surtout Burt Gummer, le maniaque des armes, devenu par défaut le héros de la série et interprété par le grand Michael Gross. Alors que Tremors 4 avait déçu avec son prequel miteux au far-west, Tremors 5 arrive tardivement pour redorer le blason de la saga.

Et cette fois, on retrouvera bien Burt Gummer, à présent animateur d'un show de télé-réalité survivaliste qui se fait harponner par Travis (Jamie Kennedy), un JRI qui s'est mis en tête de faire fructifier l'entreprise du vieil homme. Lorsqu'une attaque de Assblaster (les graboïds volant grâce à leurs prouts enflammés) se produit en Afrique du Sud, Gummer et Travis partent pour le berceau de l'humanité afin d'exploser du gros ver. Mais rien ne se passe comme prévu et les Graboïds de là-bas se révèlent très différents de ceux du Nevada.

Si l'on pouvait craindre que ce nouveau Tremors  fasse son timide pour s'assurer un succès en vidéo (puisque c'est un DTV), à l'image de tout ce qui est estampillé action et nous promet du vent depuis quelques années, les premières minutes suffisent à rassurer : la série a enfin retrouvé un nouveau souffle et ce nouveau film est dans l'esprit des deux premiers. Alors oui, le scénario n'est pas d'une grande  profondeur philosophique, Jamie Kennedy est horripilant au début dans son rôle de side-kick rigolo-dragueur-cynique mais il se passe bel et bien quelque chose.

Une grande partie du mérite en revient à Michael Gross qui s'éclate comme c'est pas permis dans son rôle et nous réserve une séquence hallucinante de folie pure prisonnier dans une cage en plein soleil. L'Afrique du Sud est belle et envoûtante (même si on doute que tout le film ait été tourné là-bas) et surtout les nouveaux Graboïds en images de synthèse sont excellents, impressionnants et sauvages. Et on ne s'y attendait pas vraiment, vu le budget limité. Enfin ces monstres retrouvent toute leur fureur et leur faim et il va sans dire que la nouvelle génération n'a pas à rougir face à leurs ancêtres. 

Mais ce qui surprend le plus dans le film, outre la belle énergie qui s'en dégage, c'est l'évidente sincérité de la démarche. Il est clair que tous ceux qui ont participé au film aiment la saga Tremors et ont envie de rajouter leur pierre à l'édifice. Une sincérité et un amour qui transpirent notamment dans la seconde partie du film résolument plus action et qui réserve de sacrés moments. Alors bien sûr, le film est pompé sur Jurassic Park (séquence de la cuisine avec les Raptors à l'appui) mais on lui pardonne sans problème, Tremors n'ayant jamais eu pour but d'être foncièrement original.

Ce Tremors 5 est donc inespéré, touchant et émouvant par instants (si, si), tout autant que sauvage et badass. On en attendait pas autant, on est ravis, on en veut un autre du même calibre.