Critique : L'Etudiant

Sandy Gillet | 18 mai 2012
Sandy Gillet | 18 mai 2012

Le réalisateur kazakh Darezhan Omirbayev est un inconnu du grand public mais un habitué des Festivals à commencer par celui de Cannes qu'il a abusé à plusieurs reprises déjà récoltant même en 1998 le Prix Un certain regard pour Tueur à gages. Le revoici donc cette année (Edit : en 2012) hantant la même sélection avec L'étudiant qui se veut une adaptation libre et moderne du Crime et châtiment de Dostoïevski. À l'image, cela donne un étudiant en philosophie qui, souffrant de la pauvreté, de la solitude et de l'injustice sociale ambiante, décide de braquer l'épicerie du coin provoquant la mort d'une cliente et de son propriétaire.

S'ensuit alors les affres du remord que Omirbayev décide de mettre en scène façon tortue qui se cogne gentiment aux parois vitrées de son aquarium. On tourne en rond, on revient aux plans du début, on rencontre les mêmes personnages outrés (on précisera que le film se situe sans doute à Astana, la capitale du Kazakhstan). Autant dire que l'on s'ennuie poliment en attendant que l'étudiant finisse par assumer ses actes. Mais avant d'en arriver là, on a le temps d'être horrifié devant la grande réussite du film qui a su transformer un tel chef-d'œuvre de lyrisme romanesque de la littérature slave en une réflexion de cinéma aussi grammaticalement prétentieuse qu'intellectuellement pauvre. Une telle gageure méritait certainement un Festival mais point une sortie nationale.

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