The Descent : critique des profondeurs

Audrey Zeppegno | 9 octobre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Audrey Zeppegno | 9 octobre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Amateurs de chairs fraîches déchiquetées, de tripes goulûment dévorées, de brûlot féministe dégainant les gerbes de sang dans le delirium le plus total.. Risquez-vous à cette décadente descente en enfers. Frissons à vous hérisser le poil le plus dur à cuire, onomatopées terrifiées, crises de tétanie rythmées de tressautements de frousse, The Descent déclenche une avalanche d'atrocités capables de vriller l'estomac du spectateur le plus endurant. Réactions physiques garanties. Neil Marshall ne craint rien, et surtout pas d'y aller franco dans les artifices de l'horreur.

 

IL FAIT NOIR DANS CE TROU

Prenant le prétexte d'une expédition spéléologique menée dans les Apalaches par une bande de six jeunes femmes en mal de sensations fortes, Neil Marshall mitonne un modèle du genre, en hachant menu tout ce que les histoires qui font peur recèlent de légendes monstrueuses. Comme quoi les grosses ficelles tiennent bon, pour peu que l'on manie ses cordages avec un tant soit peu de dextérité filmique.

Scénario catastrophe de cause initialement naturelle, manque de bol, pétage de plombs, accidents, bobos divers avec plaies béantes, veines saillantes et fracture ouverte, perte de repères, accès de panique, troubles du comportements compulsifs, rivalités féminines et, cerise sur la gâteau empoisonné de The Descent, lorsque la situation semble parvenue au comble de l'envenimement, surviennent alors les apparitions fantomatiques puis carrément hostiles de créatures féroces et carnivores…. Le pire n'est décidemment jamais décevant.

 

photo, Natalie MendozaLa spéléo c'est rigolo

 

Le spectacle vaut le coup d'être vu. Tomb Raider a fait des émules et ces belles effrontées ont maille à partir avec des cannibales sortis d'outre-tombe, trop heureux de pouvoir se délecter de proies fraîches et tendres sous la dent. La chasse à la citadine casse-cou est ouverte. Et les maîtres des lieux, sortes d'hybrides de Nosferatu et de Golum s'en lèchent les babines.

Pour le moins inhospitaliers, ces hôtes sang pour sang réels, n'ont pas besoin d'effet spécial pour faire froid dans le dos. Assez fier du potentiel effrayant de ses crawlers, nommés en référence à leur aptitude supersonique à ramper sur les parois du gouffre maudit, Neil Marshall a ménagé la surprise à ses ouailles jusqu'à la dernière minute.

 

photoRéalisé sans trucage

 

THE DESCENT D'ORGANES

Désirant mesurer le degré de pétoche occasionné par ses démons sur le visage de ses comédiennes à l‘'instant T du tournage, Neil Marshall n'a pas été déçu du résultat : en deux temps trois mouvements, ce qui se voulait être un premier face-à-face assez couillu s'est mué en véritable débandade, chacune de ses action héroïnes ayant pris ses jambes à son cou à la vue de ces spécimens pour le moins rebutants.… Bien joué mister Hyde ! Le stratagème est sadique mais du plus bel effet à l'écran.…

 

photo, Natalie MendozaOh tiens un piolet...

 

The Descent frôle l'overdose d'hémoglobine, mais quitte à mettre les pieds dans cet engrenage terrorisant jusqu'au-boutiste, Neil Marshall prend le parti de s'y immerger tout entier. La pataugeoire suinte de toute part. Les scènes rivalisent de folie sanguinaire, mais les principaux personnages sont assez bien dessinés pour ne céder à la vendetta caricaturale qu'en tout dernier recours. Les quelques rares rescapées de cette extermination en bonne et due forme s'étonnent alors d'avoir la rage, et les rôles s'inversent un tantinet entre les belles et les bêtes. C'est ainsi que les fous rires nerveux succèdent aux cris horrifiés.

 

Affiche

Résumé

Nota bene dédié aux âmes sensibles : cette descente leur demandera de recourir à de nombreux et lancinants paliers de décompression.

Nota bene bis dédié aux non végétariens : veuillez laisser passer un laps de temps relativement conséquent avant de dévorer une côte de boeœuf bien saignante, sous peine d'indigestion assez sévère.

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Lecteurs

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commentaires
Murata
10/10/2018 à 19:37

Putain de film. On peut se demander si on est pas dans la psyché de l'héroine qui a sérieusement pété un plomb après l'accident du début et si ce n'est pas elle et elle seule qui zigouille tout le monde.

jorgio69
09/10/2018 à 20:27

Une excellente surprise. Un des meilleurs films d'horreur que j'ai pu voir à différents niveaux de lecture. Un film qui prend le temps de développer ses personnages.
Et un film qui a eut une bonne suite bien moisie...

Flash
09/10/2018 à 20:16

En effet, encore un film culte, tension permanente pendant tout le film !

Spounto
09/10/2018 à 20:05

Par contre faut pas tomber sur la fin happy end qui te gâche quelque peu le goût du sang qui reste en bouche, mais celle on l’on te recolle une dernière fois la tête sous l’eau et qui à mon sens peut ouvrir sur un autre axe de lecture tout le passage de rencontre avec les charmants autochtones.

Dutch Schaefer
09/10/2018 à 19:31

Du culte de chez culte!
J'ai encore le souffle coupé à chaque fois que je revois ce bijoux!
Comme à l'époque ou je l'avais découvert en salle et que mes mains étaient accrochées au fauteuil de la salle de cinéma!

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