Critique : Talk radio

Nicolas Thys | 14 janvier 2012
Nicolas Thys | 14 janvier 2012

C'est souvent dans les huis-clos que l'on voit poindre le talent d'un metteur en scène, ou son manque cruel d'originalité et de pratique. Pour faire un film sur une personne, assise à une table pendant plus d'une heure, pratiquement seule avec uniquement des voix pour l'accompagner, il faut de l'audace, une certaine dose de folie et un talent certain pour ne pas tomber dans l'ennui le plus total ou une forme de théâtre filmé. Et avec Talk radio, Oliver Stone, déjà auréolé pour Wall Street et Platoon, réussissait là une oeuvre magistrale.

Déjà le scénario est dément. On assiste à la chute vertigineuse d'un présentateur vedette, ex vendeur de chemises. Parti de nulle part pour arriver au sommet, sa verve épineuse, sa manière de remettre en place tout le monde et ses critiques acerbes de la société ajouté à sa judéité, ne sont pas au goût de tout le monde. Et le voilà qui part en vrille. Et la caméra d'Oliver Stone le suit jusqu'au bout, de la manière la plus impressionnante. Multipliant les travellings circulaires et les panoramiques autour de l'homme qu'il rend ainsi d'autant plus prisonnier des quelques mètres carré où il est le roi mais d'où il ne ressortira pas indemne.

Découpé en trois parties, toutes aussi impressionnantes, le film se compose comme un concerto. Un premier mouvement assez rapide où on voit le présentateur en action et le début de sa folie. Un moment calme, de réflexion et de retour sur lui-même avec l'arrivée de son ex-femme et son parcours. Et enfin, le retour en studio, la partie la plus vive avec un déchainement d'idées de mises en scène et surtout une prestation époustouflante de tous les acteurs, Eric Bogosian en tête qui reprend là un rôle qu'il interprétait déjà à Broadway, sûrement son meilleur au cinéma.

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