Real Steel : critique acier trempé

Perrine Quennesson | 19 février 2015 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Perrine Quennesson | 19 février 2015 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Si l'on était désespéré à l'idée que tous les films de robots-fight ne ressemblent à Transformers, Real Steel est venu nous mettre un peu de baume au cœur. 

Car le film de Shawn Levy est rassurant. Rassurant car il nous montre que tout film à base de robotique science-fictionnelle, réalisé dans les années 2000, n'est pas nécessairement froid et désincarné. Au contraire, Real Steel parvient à mettre un direct dans le plexus de son spectateur, atteignant sans obstacle notre petit cœur d'humain. Puisqu'au-delà des combats, le film raconte d'abord l'histoire de Charlie Kenton, ancien boxeur, remisé au rang de coach de robots depuis que les humains ont été remplacés par les machines sur le ring. Il est une sorte de loser fini, égoïste et incapable de faire le deuil de sa vie passé, s'efforçant de fuir le moindre de ses souvenirs. Un de ses souvenirs n'est autre que son fils, Max, qu'il a abandonné il y a des années et qu'il est contraint de récupérer pour un temps donné. Le film nous conte, avant tout, la création de ce lien père/fils qui est bien loin d'être inné et naturel.

 

photo, Hugh Jackman

 

Super 8 avait fait couler beaucoup d'encre cet été par rapport à sa filiation au 80's, avec son univers très Amblin revendiqué à la fin du film. J. J Abrams, le successeur de Spielberg et digne héritier de l'esprit des 80's ? N'a-t-on pas vendu un peu vite la peau de l'E.T avant de l'avoir tué ? Car Real Steel, également produit par Spielberg mais aussi par Zemeckis semble également prétendre au titre de digne successeur de ces deux grands pontes. Sur le même thème de la relation père/fils (cher au réalisateur d'Indiana Jones), Super 8 s'enferme un peu trop dans l'hommage et la citation tandis que Real Steel semble, lui, posséder l'esprit des 80's : une simplicité, une fraicheur, une spontanéité et une naïveté digne d'un Retour vers le futur ou d'un E.T.

 

photo

 

Touchant, le film est également énergique et fédérateur, un peu à la façon d'un Rocky où le moindre combat prend une dimension épique et quasi-vitale. Car derrière les machines, il y a l'humain. Et chaque combat risque de mettre en péril l'équilibre fragile entre le père et le fils et risque de détruire le peu d'humanité chez Charlie et de naïveté chez Max qu'il reste en chacun d'eux. Et pour cela, le match final atteint presque le niveau de tension du combat qui avait opposé Mohammed Ali et George Foreman en 1974 au Zaïre. Si, si, on vous jure !

Du côté des acteurs, le tout en muscles Hugh Jackman semble avoir trouvé l'un de ses meilleurs rôles mêlant habilement sa grâce de danseur et sa force de sportif. Il vient ainsi par sa fluidité dans le mouvement se mettre en opposition à la rigidité des corps des robots insufflant une forme de vie au film. A ses côtés, le jeune Dakota Goyo, que l'on avait déjà pu voir dans Thor, s'impose comme une sacré révélation. Il y a de la graine de star dans ce gamin là !

 

Affiche

Résumé

Surprise totale, Real Steel peut prétendre au statut de film madeleine pour les fans d'Overt the top en particulier et pour les nostalgiques des 80's en général.

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