Crazy, Stupid, Love : Critique
À première vue, le canevas éculé de Crazy stupid love n'a rien d'engageant. On se demande bien ce que va pouvoir nous offrir de nouveau la rencontre entre un quarantenaire à la masse, laissé groggy par un divorce qu'il n'a pas vu venir, et un salvateur playboy, bien décidé à jouer les love coach de la dernière chance. De la nouveauté, il ne faudra effectivement pas trop en attendre du film, qui parvient cependant à nous faire rire à maintes reprises, malgré ses défauts, qui ne sont d'ailleurs pas ceux que l'on redoutait.
Si le synopsis sent le réchauffé (pour rester poli) le soin apporté à l'écriture des différents personnages et des dialogues a de quoi réjouir. Les bons mots fusent (vous découvrirez pourquoi et comment les hommes ont remporté la guerre des sexes) et les dialogues sont toujours empreints d'une réelle étude de caractères. Les comédiens usent avec bonheur de ce matériau, notamment Marisa Tomei, toujours aussi impayable en amante azimutée, et si tout le casting se révèle d'une grande pertinence, force est de constater que les échanges entre Steve Carell et Ryan Gosling sont des plus savoureux. Les deux compères parviennent même à nous surprendre dans le dernier tiers du film, alors que leurs trajectoires semblent s'inverser, et que les deux comiques se muent en un duo humain et complexe.
On regrettera hélas que le film soit trop long d'une vingtaine de minutes, notamment à la fin, qui aurait mérité d'être dégraissée et délestée d'une séquence finale qui pue les bons sentiments, et n'a clairement rien à faire là, tant elle tranche avec le ton doux-amer de l'ensemble. Le long-métrage aurait pu se terminer dix minutes plus tôt sur une scène hilarante, aux rebondissements totalement délirants et très réussis, qui amenait de la plus excitante des manière les personnages au bout de leur logique.
Lecteurs
(3.8)