Alors bien entendu pour faire passer la pilule et l’irrévérence de façade, on utilise un titre VO passe partout (en France c’est connu on est plus souple ou plus « left wing », c’est selon), le ton de la comédie (il faut ratisser large) et si possible en déclinant l’arc narratif déposé / estampillé Very bad trip. C’est qu’à Hollywood, une fois que l’on tient une idée qui semble marcher auprès du public, on en cultive les possibilités jusqu’aux confins de DTV visibles uniquement sur Netflix (bon ok c’est pas nouveau et Danny Boon fait la même chose chez nous).
On retrouve donc ici nos trois potes, la quarantaine bien tassée quand même, tous célibataires ou presque (entendre par là qu’ils n’ont pas d’enfants car avoir de telles pensées en tant que père serait pour le moins politiquement incorrect – on se plait pourtant à rêver d’une histoire de la sorte où les préados auraient leur mot à dire), aux boulots censés être représentatifs de notre ère tertiaire et tous malheureux donc dans leur quotidien de salariés esclaves. On a l’assistant dentiste qui nous refait le coup de Michael Douglas dans Harcèlement (et Jennifer Aniston est plus fun que Demi Moore), le commercial qui se voit souffler un avancement promis par son supérieur hiérarchique machiavélique (savoureux Spacey donc) et enfin l’éternel bras droit d’une entreprise familiale qui du jour au lendemain doit composer avec le fils revanchard à la mort du pater (Colin Farrell extraordinaire de caricature).
Le trio Jason Sudeikis / Charlie Day / Jason Bateman s’efface bien malgré lui donc, on l’aura compris, devant celui des seconds rôles qui leur vole la vedette et ce malgré leur incroyable abatage, jusqu’à la présence d’un Jamie Foxx (deux apparitions seulement et le tour est joué) qui fait tout le sel du film mais aussi son côté bancal. Outre donc le propos qui ne va pas très loin (mais là on s’en doutait un peu), c’est cette volonté de ramener la mise en scène et le jeu des acteurs sur le mode du vaudeville / quiproquos / portes qui claquent que n’aurait pas renié Jacqueline Maillan qui en fait ses limites à la fois zygomatiques.