Le Complexe du castor : Critique

Laurent Pécha | 17 mai 2011
Laurent Pécha | 17 mai 2011

Presque deux décennies que Jodie Foster n'était pas revenue derrière la caméra après deux films au début des années 90, Le Petit Homme et Week-end en famille, qui avaient laissé de bons souvenirs. Et l'actrice-réalisatrice de revenir avec Le Complexe du castor, une œuvre pour le moins singulière d'un homme en crise existentielle profonde qui trouve son possible salut en vivant avec une marionnette de castor au bras.

 

Un sujet pour le moins incongru qui trouve aussi son attrait dans les retrouvailles à l'écran de Jodie Foster et Mel Gibson, beau couple de cinéma dans Maverick. Et l'occasion de découvrir l'ex Mad Max dans un rôle sombre et torturé qu'il est difficile de ne pas mettre en parallèle avec sa vie personnelle. Quel plaisir de cinéphile de pouvoir encore apprécier le comédien pour ce qu'il aurait toujours du rester dans l'inconscient des spectateurs : un acteur monstrueux de charisme à l'intensité presque inégalable. Sans doute mis en confiance par le regard tendre et attentionné de son ami Jodie, Mel joue sans retenu et pudeur ce père de famille quinquagénaire dépressif incapable de répondre aux attentes de sa femme et ses enfants. De bout en bout touchant, il est la colonne vertébrale du récit sans pour autant éclipser le sort des personnes qui gravitent autour de lui.

 

 

A commencer par sa femme meurtrie mais toujours aimante, interprétée par Jodie Foster. Un personnage noble qui sied si bien à l'actrice qui a l'immense classe de ne jamais se mettre en avant plus que de raison. Car l'autre figure phare de ce Complexe du castor, c'est l'adolescent de la maison, qui vit forcement bien mal l'écroulement de cette figure paternelle dont il a tant besoin pour se construire. Anton Yelchin (déjà excellent dans Terminator 4) se montre plus qu'à la hauteur de ses prestigieux partenaires et parvient à rendre son rôle d'ado torturé terriblement attachant, loin des poncifs du genre.

 

Résumé

Il faut dire qu'avec une réalisatrice aussi fine que Jodie Foster, les pièges d'un spectacle dégoulinant de bons sentiments sont constamment évités et l'on pardonnera même à la dame un final un poil trop facile, heureux d'avoir pu assister à une histoire tout simplement profondément humaine. On espère  désormais qu'il ne faudra pas encore attendre plus de 10 ans pour la revoir et continuer une œuvre à l'évidence de plus en plus attachante.

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