Au-delà : critique de madame Irma

Sandy Gillet | 26 juillet 2017 - MAJ : 31/07/2018 14:00
Sandy Gillet | 26 juillet 2017 - MAJ : 31/07/2018 14:00

On ne peut s'empêcher de penser que parmi les motivations de l'homme Clint Eastwood à réaliser cet Au-delà, il y a comme une volonté de prendre le temps de creuser un sujet qui l'âge aidant, devient de plus en plus obsédant dans les pensées de tout individu normalement constitué. Le lui reprocher serait au demeurant un bien mauvais procès. 

EN-DESSOUS

Ceci étant dit, on ne peut que légitimement s'étonner de l'itinéraire emprunté par Clint cinéaste, tant celui-ci est assez éloigné des us et coutumes d'une filmo certes non dépourvue de trous d'air, mais qui ici prend l'aspect d'une véritable faute de goût. C'est qu'à la différence de cinéastes tels que Woody AllenJean-Luc Godard ou Manoel de Oliveira qui ont chacun abordé la chose avec leur talent respectif, Clint Eastwood le traite ici d'une manière assez frontale pour ne pas dire copieusement naïve, voire maladroite.

 

Y'a quelqu'un ?

 

Tout déraille rapidement en fait ici, à commencer par ce montage alternant trois histoires racontées de la façon la plus linéaire possible que la mise en scène comme toujours des plus classique et classieuse chez Eastwood, plombe définitivement. Le choix ensuite du casting ne semble pas non plus des plus judicieux à commencer par la pauvre Cécile de France qui se noie au propre comme au figuré dans un rôle dont elle ne comprend pas les enjeux (et à sa décharge nous non plus), accentuant encore plus ce sentiment de désolation cinématographique du segment dit français.

Matt Damon ensuite, à qui, si l'on ne peut reprocher de faire du Matt Damon, a quand même bien du mal à construire son personnage de médium malgré lui, à de rendre ses tourments intérieurs quelque peu crédibles ou tout simplement à provoquer de l'empathie. Reste tout de même la partie londonienne portée par deux jeunes acteurs frères jumeaux devant l'écran comme à la ville (pas de gris-gris numériques, ouf !) qui permettent enfin de donner sens à une réalisation prenant du coup un peu de hauteur sur son sujet : des hommes, des femmes et des enfants qui en ayant rencontré/approché la mort voient leurs vies dorénavant complètement chamboulées.

 

Matt Damon

 

JE VOIIIIIIS

Au-delà (lol) enfin, il y a un sujet tout de même ultra casse-gueule. Non pas que la thématique de la vie après la mort soit en elle-même critiquable, mais il apparaît que l'aborder comme le fait le film s'avère des périlleux. On a vraiment l'impression d'avoir visionné une sorte de mauvais roman de gare à l'eau de rose, qui s'il peut tirer la larme aux spectateurs et tatrices les moins exigeants, renforcera les autres dans l'idée que tout cela ne vaut pas mieux que la Madame Irma qui officie depuis la nuit des temps sur les différentes places de nos villes.

 

 

Résumé

Clint Eastwood s'embrouille dans un gloubiboulga mystico-religieux sur la vie après la mort. Pas fondamentalement mauvais mais maladroit et oubliable.

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