Critique : Raiponce

Laurent Pécha | 30 novembre 2010
Laurent Pécha | 30 novembre 2010

Il n'aura fallu que deux films à John Lasseter pour réveiller totalement un géant qui s'était tout doucement bien endormi. Propulsé en 2006 à la tête (artistique) de Disney, le grand manitou de Pixar a pris le train en marche avec La Princesse et la grenouille, film best of de l'univers Disney sans grand originalité, et n'a pas pu totalement imprégner son influence et son génie créatif que sur le suivant : Raiponce.

Une donnée qui change tout puisque le 50ème film de la firme aux grandes oreilles n'est rien moins que leur meilleur opus depuis plus de 20 ans. Reprenant un projet bien vieux (Lasseter l'avait déjà évoqué avec Glenn Keane du temps de son premier passage à Disney au début des années 80), la team Disney revigorée par l'arrivée du magicien s'est lancée dans le périlleux exercice de rester fidèle à l'esprit de la maison mère, le fameux « il était une fois » tout en apportant un vrai sang neuf susceptible de séduire une partie d'un public devenu bien exigeant avec la « concurrence » (Pixar, Dreamworks et Fox en tête).

Mission accomplie haut la main : Raiponce, libre adaptation d'un conte des frères Grimm, reprend la classique histoire de la princesse perdue en quête d'amour (ou du moins prête à découvrir la vie) qui permet au récit de nous replonger dans les grandes heures d'une époque bénie où Disney régnait en maître sur l'animation (les fantômes de La Belle au bois dormant, Blanche Neige ou encore Pinocchio ne sont pas loin). Et ce retour aux sources narratif s'accompagne d'un lifting visuel inédit où animation par ordinateur et 3D permettent toutes les folies narratives tout en gardant la finesse et la véracité du dessin 2D.

On découvre alors un récit totalement à l'image de son espiègle héroïne et sa chevelure sans fin (20 mètres au compteur), repoussant sans cesse les limites du cadre (en ce sens, la 3D a rarement été aussi bien exploitée dans un dessin animé) pour créer à l'écran un perpétuel mouvement. Il y a de la vie dans Raiponce ! Et du rythme à l'instar des joutes physiques et verbales entre Flynn Ryder (le voleur-héros) et un canasson pour le moins coriace.  Et on peut aussi y rajouter une sacré dose d'humour comme le prouve une galerie de personnages secondaires particulièrement bien travaillée (les deux bandits jumeaux au cerveau limité, un caméléon farceur, la bande de brigands haute en couleurs). Sans oublier non plus de beaux moments d'émotion avec en point d'orgue cette magnifique séquence des lanternes, un classique instantané qui prend tout son sens en 3D.

A l'image de sa formidable « méchante », qui s'offre une belle place au panthéon du genre (doublée en français par une Adjani à qui le rôle va comme un gant), Raiponce n'a de cesse de montrer des atouts que l'on s'était habitué à trouver ailleurs. L'avenir semble bien radieux chez Disney...

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