Critique : La Merditude des choses

Lucile Bellan | 30 décembre 2009
Lucile Bellan | 30 décembre 2009

Il y a presque du génie dans la façon dont Félix Van Groeningen, le réalisateur, et Dimitri Verhulst, l'auteur, réussissent à sublimer une certaine forme de beauferie, de pathétique vie paysanne. C'est avec le regard dur mais toujours empreint d'amour que ces deux-là nous offrent une vision sans concession de la campagne flamande.

De beuveries en... beuveries, la famille Strobbe survit tant bien que mal à la vie avec ses hauts relatifs et ses bas tragiques. Dans cette ambiance de convivialité avinée, c'est au spectateur de trouver sa place et de se laisser parfois sans ménagement transporter du fou rire au dégoût, de l'amitié aux larmes. Parfois dérangeante, cette rudesse a le don de laisser le spectateur vidé, pantois soit irrité soit enthousiasmé sans réserve pour le voyage. Car on n'a pas toujours l'occasion d'apercevoir d'aussi prêt la tragi-comédie d'une famille qu'on aime au premier coup d'œil.

Pourquoi aura-t-il fallu transformer le jeune garçon plein de promesses pour l'avenir en un détestable écrivain pédant ? C'est la seule réserve à avoir sur cette Merditude des choses, et si l'on comprend que le retour sur le passé est un pas nécessaire pour l'évolution de ce personnage, les retours au présent sont autant d'instants de bile pesante, de poésie cynique pauvre.

Ce qui est sûr, c'est que quels que soient les choix de scénario et d'adaptation, les ingrédients (un casting parfait, une mise en scène très présente) sont aussi bien pesés que parfaitement compatibles. Comme un coup de poing en pleine figure ou une saine dégobillade après une belle beuverie, La Merditude des choses ne fait pas dans la dentelle mais tape la où ça fait mal, dans le bon comme dans le mauvais sens.

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