Le Hobbit : La Désolation de Smaug - critique du dragon

Simon Riaux | 24 janvier 2023
Simon Riaux | 24 janvier 2023

Le Hobbit : La Désolation de Smaug est ce soir à 21h05 sur TFX.

Après Le Hobbit : Un voyage inattendu, Peter Jackson continue sa route en Terre du Milieu avec Le Hobbit : La Désolation de Smaug, où le tant attendu dragon apparaît enfin.

L'OR DE L'AVENTURE

Ce n'est un secret pour personne, Peter Jackson ne voulait pas de la réalisation du Hobbit. Une hésitation qui pesait lourdement sur Un Voyage inattendu qui prenait trop son temps, s'attardait parfois lourdement sur les pas de ses aînés sans parvenir à renouer avec leur épique candeur.

C'est donc un peu à reculons qu'on aborde ce Le Hobbit : La Désolation de Smaug et ses 170 minutes, craignant d'assister une fois de plus à une œuvre richissime, mais dirigée en pilote automatique. Mal nous en aura pris, tant l'auteur de ces lignes (et ses vils camarades) méritent d'être passés au bûcher pour tant de scepticisme, car avec ce nouvel épisode, le réalisateur néo-zélandais renoue avec la puissance, la générosité et le sens de l'hyperbole qui caractérisent son cinéma.

 

photo, Ian McKellenVous ne passerez... ok passez

 

Fini les chansonnettes de nains, les promenades bucoliques et les mignonnes bestioles : l'heure est à l'aventure, la vraie. Un sentiment qui étreint le spectateur dès l'ouverture du film, en forme de flash-back sur fond de prophétie et de taverne mal fréquentée, superbement enchaînée avec une traque nerveuse, angoissante, rythmée par les assauts d'une formidable créature. Cette pression ne se relâchera jamais, comme si Peter Jackson, conscient d'avoir un peu traîné à l'allumage, devait désormais remplir son métrage ras-la-gueule de séquences stupéfiantes et iconiques.

Le film multiplie ainsi les morceaux de bravoure virevoltants, dont l'énergie et le ludisme ne seront pas sans rappeler les brillantes Aventures de Tintin. Monstres, combats, poursuites et climax d'anthologie, Le Hobbit : La Désolation de Smaug nous entraîne dans une odyssée parfois vertigineuse, qui approche souvent la grâce majestueuse du Seigneur des Anneaux.

 

Le Hobbit : La Désolation de Smaug : photo, Martin FreemanDe l'or, mon seignor

 

SMAUG-MOI

S'il s'avère probablement l'un des très rares blockbusters à ne pas prendre régulièrement son public pour un amas de gogos bourrés à la root beer, ce Hobbit nouveau n'est hélas pas exempt de défauts. Ainsi, les effets spéciaux ont beau souvent confiner au sublime, certaines erreurs et fautes de goût détonnent sévèrement, telle la vilaine apparition du non moins vilain Sauron, certains pouvoirs de Gandalf ou la dramatique « vision de l'anneau », qui ira jusqu'à terriblement gâter l'entréede Smaug.

Ce dernier offre au film un climax exceptionnel de force et de beauté, ressuscite le temps d'un plan bouleversant et irisé d'or tout l'héritage de Willis O'Brien et Ray Harryhausen avant de se voir décapité par un climax d'un goût douteux. Saisissante sur l'instant (vous risquez de vous étrangler sur votre siège), la conclusion de ce deuxième épisode refuse finalement au spectateur la jouissance qu'il était venu chercher – et avait amplement mérité ! - celle-là même que Peter Jackson semble enfin décidé à lui offrir.

 

photo, Evangeline LillyDes personnages toujours peu développés

 

Le désintérêt relatif (infiniment moindre que dans le film précédent) du réalisateur pour ses personnages principaux est encore perceptible, tant il offre de séquences enlevées au duo Evangeline Lilly-Orlando Bloom et évite de s'appesantir sur les rapports qui structurent la compagnie des nains, mais largement évacués par la densité de l'ensemble ; toutefois le sentiment retrouvé d'assister à une explosion cinématographique que son auteur lui-même est incapable de réfréner balaie rapidement cette réserve.

Et s'il recycle parfois des figures glorieuses de ses précédents travaux (les araignées géantes, des décors déjà visités, ou un Smaug qui a probablement regardé King Kong trop souvent depuis sa caverne au trésor), c'est pour à nouveau nous griser le temps d'un climax d'une bonne demi-heure. Encore une fois, la mécanique s'emballe pour mieux pulvériser nos attentes et nos craintes dans un déluge de feu.

 

Le Hobbit : La Désolation de Smaug : Affiche française

Résumé

La vraie aventure commence dans La Désolation de Smaug, une suite puissante et riche, remplie de séquences stupéfiantes et sensationnelles.

Autre avis Geoffrey Crété
Moins niais, mou et éparpillé qu'Un voyage inattendu, Le Désolation de Smaug retrouve un peu la flamme de l'aventure, principalement dans sa dernière partie consacrée au dragon, aussi excitante que spectaculaire. Reste que l'équilibre global de la trilogie est bien étrange.
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Lecteurs

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commentaires
Je suis moi et pas vous
27/04/2023 à 08:52

Bonjour
J'ai plutôt aimé ce film
Plus d action que dans le premier volet
La désolation de Smaug passe donc plus vite

zetagundam
25/01/2023 à 16:08

L'une de mes pires séances ciné, avec Star Wars 8, non pas à cause de l'ambiance mais à cause du fait que j'avais l'impression que Jackson me crachait à la gueule tout le long du film et du fait que ce film est inter-minable

Benito
25/01/2023 à 11:27

Fabuleux hobbit
Toujours dénigré mais aide tout le monde au péril de sa vie.
Trilogie sublime
Y en n'a plus maintenant de ce genre
Vive Bilbo et frodon

Cidjay
25/01/2023 à 09:34

Si vous enlevez le personnage et la prestation d'Evangeline Lily, vous obtenez un bon film !
Malheureusement elle cristallise à elle seule toute la rage que les haters ont envers la trilogie.

Taornil
25/01/2023 à 09:17

Oui, il manque ceci, il ajoute cela, c'est beau, c'c'est laid, c'est long ou bourré d'action.... En tous je préfère 1000 fois cette trilogie à tout les marvel réunis ou à une série qui prétend être le successeur du seigneur des anneaux !!!

Prisonnier
06/10/2022 à 22:32

@ Castiel

Exactement ce que je me suis dit et ce que j'avais envie d'hurler en salle. Bilbo, tu n'es qu'un assassin, un traître, un frais de port au pied poilu. Bref je l'avais mauvaise. Lol

Castiél séb
07/05/2022 à 03:32

Pour moi, bilbon est un assassin de masse... si il n'avait pas rappelé thaurin pour lui dire qu'il avait trouvé comment entrer par la porte secrète, et si il n'avait pas réveillé smaug, tout ce serait bien passé... mais seulement, on parle de lui comme un héros aventurier ! Alors que c'est lui qui a tué le plus !!! Je le déteste, et frodon, le pauvre,... est-il seulement au courant de cela ???!

Flo
19/02/2020 à 13:46

« Toi qui entre dans l’univers du Hobbit, abandonne tout cynisme! »

Même chose que pour le premier film, 6 chapitres correspondant, qui cloisonnent l’action à ce qui existe déjà dans le bouquin. Disons qu’il s’agit d’une structure plus ou moins élastique, ce qui n’empêche pas la sensation là aussi que tout ce qui y est rajouté n’est là que meubler le tout au max (en dehors des scènes d’actions, forcément plus denses que sur papier).
Mais là il y a une bonne nouvelle, c’est qu’au même moment où les humains commencent à se montrer, et avec eux les promesses de dramatisations bien concrètes (surtout par rapport à leur statut futur en Terre du Milieu), les héros montrent eux aussi une caractérisation plus réelle. Bilbon et Thorin laisse le poids de leur mission commencer à peser sur eux, et comprennent surtout leurs conséquences. C’est alors que le thème véritable de cette trilogie, hormis l’idée de la Grandeur du plus Petit, émerge: L’Avidité.
Celle des Nains, des hommes, et de Thorin surtout orgueilleux au point de rejeter l’amitié naissante avec Bilbon pour ne le considérer à nouveau plus que comme « leur cambrioleur ». L’orgueil de Bilbon lui même, qui cache encore l’existence de l’Anneau pour justifier son courage. Enfin l’avidité et l’orgueil de Smaug poussé à son paroxisme de la vilainie, autant que ne le fut celui, misérable, de Gollum. A quoi peut bien servir un trésor immense à un dragon, hormis de litière géante ? A rien, juste à posséder et montrer un pouvoir absolu. Une version monstrueuse de l’Oncle Picsou.
Smaug est LE gros morceau du film, dans sa/son dernière demi-heure/chapitre, le retour officiel des monstres fabuleux ET méchant au cinéma après de timides percées ces dernières années tels Thanos ou les envahisseurs de "Pacific Rim". Un maître étalon parfait (quoique visuellement pas assez « éclatant » de couleurs), qui se payent le luxe d’être imbattable.
Et pourtant le combat de l’infiniment grand contre l’infiniment petit est un des meilleurs qui ait jamais eu au cinéma. Et Benedict Cumberbatch se retrouve (encore! mais il a quelque gentils à son actifs) avec un rôle de grand vilain arrogant bien meilleur que les meilleurs… et le « Nécromancien » !
Est-ce à dire que ces deux là sont une sorte d’entités satellites du Mal Absolu ?

Bien bien bon (Bilbon?) !

Opale
28/10/2019 à 11:12

Le dessus du panier des blockbusters, pas exempt de défauts, trop de SFX mal fichus, des couleurs criardes et de mauvais goût mais l'ensemble tient bien la route malgré tout.

greg67
28/10/2019 à 09:56

Peut-on juger un film en le voyant sur un écran de PC ou de télephone?
Ce genre de film est fait pour le ciné, ou au moins pour un home cinema avec une grande image et un bon son.

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