Critique : Les Zintrus

Thomas Messias | 27 octobre 2009
Thomas Messias | 27 octobre 2009

Cruelle déception : Les zintrus n'a absolument aucun rapport avec Les z'amours, émission cultissime à haut potentiel psychologique, présentée par l'inénarrable Tex. Ce dernier, qui fit en son temps une désastreuse carrière de comique - quelque part entre Michel Leeb et Guy Montagné -, aurait largement eu sa place au milieu des aliens grimaçants du film de John Schultz, qu'il convient de réserver à une certaine catégorie d'âge. En-dessous de 6 ans, il est possible d'avoir légèrement les chocottes à la vue de ces envahisseurs à la trogne légèrement patibulaire ; tout spectateur de plus de 8 ans doit également éviter le film, sous peine d'être pris d'une subite envie d'infanticide.


Pour donner une idée de son niveau, Les zintrus - ah, mes aïeux, quel titre formidable - ressemble à un épisode des séries TV devant lesquelles on scotche, la gueule de bois aidant, le samedi matin vers 10 heures du matin. Le respect des valeurs familiales est toujours sagement mis au centre de l'intrigue, l'aspect « être vieux c'est nul, vive l'adolescence » étant asséné avec une politesse ressemblant fortement à de la tiédeur. Dans ce genre de production débilisante et bien-pensante, le type qui sort avec votre grande soeur est forcément un beauf qui ne rêve que de coucher avec (à 18 ans seulement, c'est vrai que c'est choquant), les petits sont mignons tout plein et les plus grands sont aussi ennuyeux qu'autoritaires. Bref, ça ne dérangerait pas grand monde si tous étaient réduits en poussière par une bande d'aliens déchaînés.


Car, oui, il faut tout de même parler de ces fameux zintrus - on ne s'en lasse pas - qui viennent semer la zizanie dans la maison de vacances de cette famille formidable (© Anny Duperey) : ils sont moches - mais quoi de plus normal -, idiots, démoniaques... et surtout, mal foutus et pas drôles. Les passages les plus réussis sont ceux où ces salopards d'extra-terrestres contrôlent grâce à une télécommande chacun des gestes des humains tombés sous leur coupe ; la désarticulation de l'un des personnages est plutôt réussie, et fait rire nos chères têtes blondes. Celles-ci se marreront d'ailleurs à plusieurs autres reprises, lorsqu'untel tombe ou se mange une vitre. Pas sûr que ça donne envie de retomber en enfance. La morale de l'histoire - car il y en a une, les aliens pouvant prendre le contrôle de tous les êtres humains, sauf les enfants - affirme que les adultes doivent retrouver leur âme d'enfant s'ils veulent vivre au lieu de survivre. Si c'est pour pondre ce genre de divertissement horripilant, mieux vaut sans doute rester un adulte droit dans ses pompes.

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