Critique : LOL (laughing out loud) ®

Sandy Gillet | 6 février 2009
Sandy Gillet | 6 février 2009

LOL est le film idéal pour contrecarrer la sinistrose du peuple français à qui l'on rabâche tous les jours aux infos, au boulot, à la cafet du boulot (n'y voyez ici aucune allusion personnelle) que la crise économique est bien là, qu'elle est prégnante, qu'elle sera durable et que l'on a plus qu'à aller brûler les banques dans un premier temps puis la cervelle ensuite si on a assez d'argent pour se payer un flingue. LOL c'est littéralement un courant d'air frais qui fait un bien fou au moral. C'est aussi à n'en pas douter un film générationnel qui fera date à l'instar de ce que fut La boum, À nous les petites anglaises ou L'hôtel de la plage en leur temps, mais aussi référents assumés de la cinéaste Lisa Azuelos (elle nous le disait déjà dans l'interview qu'elle nous avait accordée pour la sortie du DVD Comme t'y es belle !, son précédent film).

 

L'histoire est connue : une bande d'ados, les amitiés qui se font et défont, les relations mère-fille avec des hauts et des gros bas, les amouuuuuurs forcément compliqués, le voyage hilarant en Angleterre qui va bien, les amouuuurs toujours aussi compliquées et une fin qui vous tire la petite larme doublée d'une banane qui donne envie d'embrasser tout le monde dans la salle au moment du générique (bon d'accord à ma droite il y avait une belle blonde à forte poitrine !). L'histoire est connue donc mais encore faut-il savoir la traiter avec tact, sensibilité, générosité, humour et intelligence. LOL c'est tout cela à fois avec en plus cette captation de l'air du temps qui fait dire qu'Azuelos a saisi l'insaisissable, a touché du doigt ce que beaucoup de parents ne voient pas ou ne veulent pas voir quand il s'agit de leurs rejetons qui traversent l'age con comme on dit.

 

Bien entendu à toute bonne comédie il faut rendre hommage à ses protagonistes sans qui celle-ce serait fade et vite oubliée. Sophie Marceau d'abord est tout à fait convaincante (et c'est une surprise il faut bien l'admettre) en maman poule qui se veut moderne (soit le portrait idéalisé de maman Azuelos). Il est indéniable ici que la cinéaste ne pouvait choisir quelqu'un d'autre comme si elle voulait que l'on écrive à l'attention de son film qu'enfin La boum avait trouvé sa suite (c'est fait donc). Les ados ensuite bien entendu qui jouent tous justes si tant est que ce qualificatif ait un sens ici. On pense d'ailleurs précisément à Et toi, t'es sur qui ? de Lola Doillon, tout d'abord parce que Christa Theret qui joue la Lola expurgée du « a » du titre y a été repérée par Azuelos mais aussi parce que les accointances y sont nombreuses et que la même réussite est au rendez-vous.

 

On pourra peut-être reprocher au film son univers social très bobo parisien et très loin de la réalité des lycées difficiles que les médias nous renvois à la face dès que cela est possible. Mais le propos de la réalisatrice n'est pas de faire un remake d'Entre les murs ou un doc sur l'adolescence et ses travers mais bien une comédie enlevée, foutrement bien écrite et à même de rallier un maximum de suffrages. Et pour tout cela on lui dit merci et encore !

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