Critique : Snow angels

Par Stéphane Argentin
9 septembre 2008
MAJ : 18 octobre 2018
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Quatre ans après L'Autre rive, hommage solide quoiqu'inégal à La Nuit du chasseur de Charles Laughton, David Gordon Green poursuit son introspection de l'Amérique profonde (qui a dit paumée ?) et de ses personnages torturés. Ces derniers constituent d'ailleurs une nouvelle fois la force motrice de ce Snow angels, précisément de par leur mal-être qui les rend d'autant plus faillibles (et donc humains) qu'ils sont interprétés par des comédiens au diapason, Kate Beckinsale et Sam Rockwell en tête.

Et si la valeur ajoutée du cinéma de Green reste très clairement sa direction d'acteurs, son talon d'Achille est tout aussi inchangé, à savoir un manque plus ou moins patent d'homogénéité scénaristique. Passe encore que l'originalité ne soit guère de mise pour ces « Anges des neiges », recoupement de The Pledge et Gone baby gone, mais que la mise en place des différents protagonistes et des enjeux dramatiques s'étire ainsi en longueur et avec une telle inégalité finirait presque par plomber l'intégrité du récit (le passage d'un personnage à un autre semble avoir lieu sans fil conducteur tangible).

Presque, car la dernière demi-heure laisse là encore éclater toute la force des films du cinéaste, à grands renforts de séquences émotionnellement fortes, le plus souvent sans le moindre dialogue (le basculement tragique de l'intrigue) ou hors-champ (la conclusion). In fine, si la mise en scène de Green s'inspire de la finesse d'un Terrence Malick (producteur de L'Autre rive), on ne saurait désormais que trop lui conseiller de se rapprocher des Affleck (Gone baby gone) et autres Helgeland (Mystic river) pour parfaire les aménagements de ses circonvolutions narratives menant à de telles explosions émotives. Affaire à suivre sur son prochain long-métrage intimiste donc…

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