Critique : Valse avec Bachir

La Rédaction | 22 mai 2008
La Rédaction | 22 mai 2008

Certains souvenirs refoulés peuvent parfois ressurgir et modifier notre perception de la vie. Dans Valse avec Bachir, un homme raconte à son ami réalisateur qu’il fait un cauchemar récurrent où il est attaqué par 26 chiens. Soit le nombre de bêtes qu’il a exterminé lors de la première guerre du Liban, au début des années 80. Commence alors une recherche de souvenirs, de vérités, une quête identitaire. Le personnage principal va ainsi partir à la rencontre d’anciens camarades de l’armée qui vont lui raviver la mémoire, lui apporter de forts témoignages humains et historiques, l’aider aussi et surtout à mieux se cerner lui-même.

 

Visuellement il est difficile de ne pas tomber sous le charme de Valse avec Bachir. Plus qu’un simple film d’animation engagé à la Persepolis, cette création de Ari Folman relève souvent de l’œuvre d’art tant émanent de l’écran des images d’une beauté formelle et d’une poésie peu communes. Et puisque le film ne manque pas d’audace (on peut y découvrir un passage chanté très ironique sur les bombardements de Beyrouth !) , on serait bien tentés de l’adorer. Malheureusement , pour le sans faute il faudra repasser, le film souffrant d’une narration assez laborieuse.

 

Articulé comme un documentaire (la majorité des témoignages viennent de personnes réelles) , Valse avec Bachir enchaine les témoignages. Des témoignages qui se muent parfois en monologues longuets , avec un réel manque d’interraction. Pour la peine, le film ne parvient pas toujours à nous toucher comme il le voudrait (et on voit à quel point le réalisateur tient à nous bouleverser lorsqu’à la fin du film il nous balance des images d’archives réelles et choc) , à nous faire partager et ressentir les blessures psychologiques de ces hommes très bavards.

 

Il reste tout de même une liberté de ton, beaucoup de courage, de subtilité et de maitrise. Pour toutes ces qualités, Valse avec Bachir reste donc une œuvre de toute beauté qu’il serait regrettable de louper. Acceptons donc la danse.

 

Jonathan Fischer

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