Joy et Jack ne se connaissent pas mais se réveillent… mariés après une nuit de beuverie grandiose à Vegas. Une gueule de bois et un tête à tête au petit déj’ plus tard, un projet de séparation à l’amiable se profile. Seulement, les choses se compliquent quand Jack gagne trois millions de dollars au bandit-manchot avec la pièce de Joy. La veine trash et poil à gratter de Judd Apatow et des Farrelly a été à l’origine d’un vent de fraîcheur soufflant sur la comédie romantique. Autrement dit, plus c’est brut de décoffrage et cru, plus c’est crédible et à même de nous toucher. Jackpot en est une bonne confirmation avec ses situations d’une mignonne grossièreté.
Sans atteindre le numéro d’équilibriste des maîtres précités, Tom Vaughan s’en sort honorablement grâce à l’indéniable alchimie entre Cameron Diaz et Ashton Kutcher (avec, tout de même, un léger avantage au monsieur dans le registre de l’abattage comique) A la différence de l’affreux 27 robes, Jackpot n’oublie pas que Homme et Femme sont deux espèces différentes, aux tendances forcément conflictuelles. Les pugilats qui en découlent peuvent donner lieu à de belles passes d’armes. Pour faire simple, Tom Vaughan sait ce qu’est une screwball comedy. Les imbroglios de l’âge d’or laissent maintenant place à du pipi dans l’évier avant de faire la vaisselle ou à un salage de pop-corn 100% bio, 100% intime. On y perd peut-être en rythme mais, finalement, assez peu en rires.