Critique : Les Hauts murs

Thomas Douineau | 28 avril 2008
Thomas Douineau | 28 avril 2008
En choisissant d'adapter le récit autobiographique d'André Le Breton (plus connu pour être le père du film noir « à la française » au travers des adaptations de ses romans par José Giovanni), sobrement intitulé Les Hauts Murs, Christian Faure évoque le thème de l'enfermement, et entre étonnamment en résonance avec notre époque, à l'heure où il est question d'élargir les sanctions pénales aux mineurs et de créer des centres éducatifs fermés.

À travers le regard d'un orphelin de guerre de quatorze ans (Émile Berling - fils de... mais néanmoins convaincant) dans la France des années 30, que son statut dirige tout droit vers une maison d'éducation surveillée (autrement dit : un bagne pour mineurs), Christian Faure, dont c'est la première incursion sur grand écran après avoir signé de nombreux téléfilms, nous propose un voyage initiatique qui s'apparente pour le héros à un véritable stage de (sur)vie. Mais, comme l'exprime très bien un des personnages, un enfant ne naît pas délinquant...

Si l'on sent l'implication de tous les instants du réalisateur et de son scénariste (Albert Algoud pour ne pas le nommer) pour nous dépeindre un univers crédible et poser ce microcosme de société, avec ses règles et ses codes, en usant d'une mise en images léchée, le spectateur pourra être déçu par ce même classicisme (marque de fabrique du « film historique français ») qu'une exposition bavarde a tendance à renforcer. Rien de neuf au moulin du film de prison ou de bagne, et l'on préférera se tourner vers le pendant anglais de Peter Mullan, The Magdalene Sisters, autrement plus émotionnel.

Les Hauts Murs parviennent néanmoins, dans la deuxième partie du métrage, à sortir du carcan froid du film joliment fabriqué, pour nous interpeller sur cette question : toute société qui ne respecte pas ses enfants est une société vouée à disparaître. Et c'est bien là l'essentiel...

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