Critique : Prison on fire 1 et 2

Flavien Bellevue | 22 mars 2008
Flavien Bellevue | 22 mars 2008

A travers la série des « On fire » débutée en 1987 avec City on fire, le réalisateur hongkongais Ringo Lam étudie la violence sur les hommes sous toutes ses formes (physique et psychologique) et la confine à différents types d'espaces et de niveaux sociaux : la ville (City on fire), la prison (Prison on fire 1 et 2) et le lycée (School on fire). Le célèbre diptyque Prison on fire 1 et 2 traite donc du sujet de l'incarcération de façon réaliste et humaniste tout en revoyant les thèmes de l'amitié et de la fraternité. Ringo Lam a l'intelligence de ne pas être alourdir ses visions carcérales de tout manichéisme ou d'héroïsme mais en observant l'évolution d'un milieu impitoyable où chacun doit se solidariser en clan pour survivre.

 

Prison on fire (1987) voit donc Ching, personnage décalé et chantant joué par Chow Yun Fat, devenir l'ami d'un nouveau détenu, Lo Ka Yiu, un monsieur tout le monde meurtrier malgré lui, incarné par un jeune Tony Leung Ka Fai. Le film se focalise sur le sort de Lo Ka Yiu qui devra subir des pressions et des humiliations en tous genres jusqu'à ce qu'il purge sa peine. Ching le prenant sous son aile, l'aide à garder la tête haute mais lorsque les matons le font passer pour une balance lors d'une rixe, tout bascule. Chaque nuit devient dangereuse pour Yiu qui ne perd pas espoir un jour de pouvoir sortir et rejoindre sa jeune fiancé. Oppressant, l'univers carcéral rabaisse l'homme à son simple matricule mais ne le détruit pas pour autant car l'espoir de survie est bel et bien là malgré le fait que les matons essaient de monter les détenus les uns contre les autres. Et quoi de plus représentatif que la scène du nouvel an où chacun s'accorde à emboîter le pas et d'oublier le temps d'un soir la cage qui les enferme.

 

L'amitié est toujours le moteur optimiste de Prison on fire 2 (1991) où Ching doit désormais faire face à des détenus venus de la Chine continentale, sans compter sur le sadisme du nouveau chef des gardiens. Bien que les violences éclatent inévitablement entre les détenus, Ching se liera d'amitié avec un chinois avec qui il s'évadera. A l'instar de Lo Ka Yiu dans le premier film, Ching rêve de retrouver son fils désormais sans famille mais contrairement à Yiu, Ching franchit le pas quitte à en payer le prix fort.  Si le premier film était un regard métaphorique sur Hong Kong même, Prison on fire 2 fait partie de ces films qui anticipent la future rétrocession de la colonie britannique à la Chine en 1997. Confiant, Ringo Lam espère le rassemblement et une fraternité à l'image de Ching et Frère Long qui lui évoque également l'insouciance et la liberté de sa jeunesse.


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