Critique : Daylight
Avant de jouer les héros déchus et dépressifs avec une sensibilité qu'on ne lui connaissait pas ou peu, notre ami Sly aimait bien jouer les sauveurs du monde et dézinguer du bad guy à tout va. Réalisé en 1996 par un Rob Cohen alors en pleine éclosion de sa mégalomanie, Daylight permet à Stallone de tirer plus ou moins sa révérence à un registre qui lui aura apporté la notoriété. Et quoi de mieux qu'un bon vieux film catastrophe pour amorcer ce changement ? Toutefois malgré une première partie très efficace, Daylight peine à se démarquer par la suite de ses prédécesseurs.
En effet, à trop vouloir se calquer sur les modèles du film catastrophe, Rob Cohen parvient certes à en extraire le meilleur (dont une impressionnante explosion) mais aussi le pire via des personnages stéréotypés empêchant toute empathie. De l'arrogant millionnaire aux gentils voyous en passant par l'inévitable couple de petits vieux et le gentil flic black, le film ne nous épargne rien et convoque tous les poncifs du genre tant dans la psychologie très sommaire de ses protagonistes (ah la théorie de l'huitre selon Sly !) que dans son déroulement très linéaire.
Exaltation de l'esprit de groupe, morceaux de bravoures à
tout va, Daylight remplit parfaitement le cahier des charges d'un genre
formaté pour plaire au grand public. C'est beau comme du Poséidon et dégoulinant
de bons sentiments comme une meringue trop sucrée !
Lecteurs
(3.0)