Critique : Survivre avec les loups

Loin du conte enchanteur de Luc Jacquet (Le Renard et l'enfant), le film de Véra Belmont est une œuvre difficile et sombre que l'on ne saurait trop conseiller aux âmes sensibles et aux plus jeunes d'entres nous.

Tiré d'un roman écrit par celle qui (sur)vécut durant les dernières années de la seconde guerre mondiale à travers l'Europe nazie en compagnie de loups, Survivre avec les loups a la puissance émotionnelle des histoires vraies (NDR/ il faudra désormais tempérer ce sentiment puisqu'il a été révélé que tout le récit a été inventé, lire ici). D'autant plus que pour le cas présent, le récit de cette jeune fille juive de 8 ans est absolument hallucinant (seule, elle va échapper à la mort durant plusieurs années traversant des milliers de kilomètres, allant de sa Belgique natale jusqu'à l'Ukraine). Il laissait espérer un grand film bouleversant.

Si le résultat est en deçà des espérances pour cause de maladresses narratives trop flagrantes (surlignage déplaisant du contexte historique, choix intimiste parfois inopportun alors qu'un certain lyrisme aurait galvanisé le récit, la jeune comédienne pas toujours totalement convaincante), Survive avec les loups offre une poignée de séquences marquantes et accomplit son devoir de mémoire avec une évidente application.