Critique : Détention secrète
Gavin Hood est sud-africain et avec Détention secrète il réalise son second film qui se veut aussi engagé et aussi peu politiquement correct que son très remarqué Mon nom est Tsotsi en 2006. Le problème c'est qu'il est ici à Hollywood, Mecque des cinéastes du monde entier en mal de reconnaissance planétaire et broyeur universel de jeunes talents.
Et Gavin Hood n'échappe pas à la règle avec ce condensé de vrai
faux film politiquement incorrect qui stigmatise ce
fameux tournant opéré par les Etats-Unis en terme de politique internationale depuis
le 11 septembre 2001. À ce titre « rendition » (qui donne donc le
titre VO du film) est le nom donné à cette loi qui permet aux services secrets
américains d'arrêter et de torturer (hors du territoire là où elle n'est pas
interdite) toute personne qu'il juge comme une menace aux intérêts du pays et
à la sécurité de ses concitoyens.
Cela donne bien entendu des dérapages dont le film veut s'en
faire l'écho mais d'une façon peu convaincante car renvoyant d'une façon ultra
maladroite tout le monde dos à dos. On ne peut s'empêcher de penser au Royaume de Peter Berg pour la consanguinité
des thématiques abordées à la différence tout de même que Hood fait montre d'une
certaine pudeur dans sa mise en scène ce qui lui permet de sauver les meubles en
donnant de surcroît l'impression d'un certain détachement.
Ps : On sera heureux tout de même d'apprendre que le
film aura permit la naissance de l'idylle entre Jake Gyllenhaal et Reese
Witherspoon, ce qui expliquerait peut-être leur manque évident d'implication à
l'écran.
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