Critique : Rush hour 3

Se dire que l'on va assister à un spectacle cinématographique atroce est une chose. Le vivre réellement en est une autre...malheureusement ! Allons donc droit au but : Rush hour 3 est une aberration filmique quand il n'est pas tout simplement une insulte à l'intelligence et à l'humour du spectateur. Alors que les deux premiers opus de la saga avaient su gentiment exploiter le filon de la comédie policière avec leur lot de scènes d'action et de gags inoffensifs mais jamais vraiment déplaisants, ce troisième épisode explose tous les compteurs du mauvais goût.

Avec son festival de clichés ahurissants de bêtise sur la France (du chauffeur de taxi raciste envers les ricains parce qu'ils sont violents en passant par le commissaire de police adepte de la fouille rectale), Rush hour 3 propose d'assister à une intrigue policière indigne de n'importe quelle série pourrie des 80's (à l'image du climax anesthésié en haut de la tour Eiffel) et menée par un duo littéralement à bout de souffle. Le bedonnant californien Brett Rattner, paraît-il en charge de la réalisation du film, laisse ainsi Chris « à part Rush hour je ne fais rien » Tucker multiplier les blagues racistes et lourdes le tout en gesticulant à tout va. Quant à Jackie Chan, il tente des cascades hautement improbables comme celle d'éviter une chaise !!! Rush hour 3 et son coût astronomique - 140 millions de dollars ! - démontre que même au cinéma, l'indécence ne connaît aucune limite.

Alors pour les plus déviants d'entre nous, on pourra toujours s'amuser à imaginer quelle absorption de substances illicites a permis au réalisateur du Locataire de donner la réplique à l'interprète du Septième sceau sous les yeux du héros des Patriotes et de la fille de notre Gégé national. Peut être alors que dans une vingtaine d'années, le film aura pris de la « bouteille » et sera devenu un maître étalon du nanar à ne jamais produire. Peut être mais en attendant, aujourd'hui, c'est juste un immense camouflet lancé au public venu simplement se divertir.