Pour se faire la mise en scène use d’un procédé devenu classique mais souvent efficace : le faux documentaire. Très progressivement, l’idée du « show qui tue » fait son chemin, convainquant chaque niveau de l’administration (de la chaîne, de la censure, de la loi et enfin du gouvernement). Nous voici, otage du spectacle, à désirer cette émission qui dépasse l’entendement mais dont nous ne pouvons pas détourner le regard.
Dans la dernière demi-heure, et en quasi temps réel, le film offre donc le show « historique », après lequel la télévision ne sera jamais plus la même. Plus douloureux que Running Man, plus cynique qu’un American Dreamz, Live ! devient insoutenable, comme un Voyage au bout de l’enfer entrecoupé de strass et de pubs. De chronique acerbe sur le monde de la télé (on connaissait déjà), le film verse dans l’horreur, où l’humour noir surnage vers une conclusion désespérée.
Productrice et star, Eva Mendes est l’autre immense surprise du film. A la fois au sommet de sa beauté et totalement détestable, elle conjugue prise de risques et confort du rôle taillé à sa mesure. Certes, Live ! existe pour mettre en valeur l’actrice et elle est présente dans presque tous les plans de la première partie. On pourra aussi critiquer la virulence un peu grossière de l’histoire. Pourtant la télé-réalité prouve quotidiennement son manque de finesse : plus l’idée est cruelle et humiliante plus elle fait recette. Live ! est ainsi une balle dans la tête, comme un électrochoc salutaire.