Critique : Conan le Barbare

Laurent Pécha | 25 août 2005
Laurent Pécha | 25 août 2005

Que ce soit dans son montage cinéma ou dans sa version longue présentée ici (voir la section interactivité pour le détail non négligeable des ajouts), Conan le barbare continue à fasciner au plus haut point et ce plus de vingt ans après sa réalisation et quelque soit le nombre de visions du film de John Milius. Il suffit d'entendre cette phrase introductive ô combien enthousiasmante (« Laissez-moi vous raconter ces jours de grandes aventures ») suivie des premières notes martiales composées par Basil Poledouris pour qu'un immense sourire vienne transfigurer notre visage car on sait alors qu'on s'apprête à (re)voir le plus grand film d'héroïc fantasy de l'histoire.


En 1981, la grâce avait touché tous les participants de Conan le barbare, leur permettant dans une osmose parfaite de réaliser pour la plupart, la meilleure contribution à leur art. Entre véritable champ du signe pour John Milius (de cinéaste et scénariste majeur des années 70, l'homme n'est désormais plus que l'ombre de l'artiste engagé et nihiliste qu'il était), rôle de la découverte pour Schwarzenegger (l'acteur autrichien semble être venu au monde pour jouer Conan), rôle de sa vie pour Sandahl Bergman (inoubliable Valéria avec ses poses légendaires et sa grâce de déplacement) et l'ex-surfeur, Gerry Lopez (Subotai), rôle mémorable de méchant pour James Earl Jones avec cette fois-ci pas uniquement sa légendaire voix caverneuse (Thulsa Doom et ses yeux magnétiques) sans oublier la sublime partition musicale de Poledouris (l'une de ces poignées de BO qui permettent aux films d'atteindre le nirvana artistique), tous contribuèrent à faire de Conan le barbare cette œuvre hors normes, ce sommet du genre.


Graphiquement sublime (on ne compte plus les plans chorégraphiés à la beauté stupéfiante à l'image de l'expédition finale de Conan et sa bande dans le repaire de Thulsa Doom), d'une violence inouïe (le sang gicle abondamment à chaque coup d'épée) et d'une force épique de tous les instants, le film de John Milius ressemble à un ovni, à un rêve éveillé qui a su s'approprier l'univers créé par Robert E. Howard pour en faire une œuvre aux résonances nietzschéennes monumentalement jouissive (Conan, ce n'est rien d'autre pour Milius que l'ascension et la suprématie du plus fort d'entres les forts, du plus barbare des barbares).


Reste désormais à espérer qu'un jour la tant annoncée et sans cesse repoussée troisième aventure cinématographique de Conan (par respect pour la carrière de Richard Fleischer et Jack Cardiff, on ne dira rien sur Conan le destructeur) permette de retrouver un peu de cette formidable énergie et puissance qui se dégage de chaque image et son de Conan le barbare. L'espoir fait vivre et en attendant, y a le DVD !

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