Critique : Roswell

Stéphane Argentin | 14 octobre 2004
Stéphane Argentin | 14 octobre 2004

Ses créateurs ont beau s'en défendre partiellement (cf. le documentaire parmi les bonus DVD), il n'en reste pas moins vrai que Roswell a sérieusement les atours d'un Dawson au pays de Mulder et Scully. Loin d'être une tare en soit, cette petite série sur les (més)aventures de trois extra-terrestres vivant sur Terre depuis leur plus tendre enfance, dans l'anonymat le plus complet (MIB ?), a plus d'un atout pour séduire, à condition de ne pas être allergique aux flirts adolescents (que l'on a tous connu un jour ou l'autre !) ni d'être trop exigeant sur la complexité des intrigues.

Il y a donc d'un côté nos trois E.T. : Max (Jason Behr), Michael (Brendan Fehr) et Isabel (Katherine Heigl), ces deux derniers étant frère et sœur (et oui, chez les E.T. aussi ça existe la notion de famille !). De l'autre, il y a Liz (Shiri Appleby), Maria (Majandra Delfino) et Alex (Colin Hanks, fils de Tom). Au fil des épisodes, chacun se trouvera irrémédiablement attiré par un beau parti de la race adverse, soit par couple : Max et Liz, Michael et Maria, et un peu plus tard Isabel et Alex. Des amours qui sauront aller au-delà des a priori raciaux (un thème sous-jacent dans la série) tout en évitant les stéréotypes « alieniens » (mémorable scène de découverte par Liz des origines extra-terrestres de Max).

Mais Roswell ne s'arrête pas à ces batifolages. Bien conscients des limitations et de la (trop) forte filiation avec sa consoeur Dawson, les créateurs-scénaristes vont ajouter un peu de piment à la série avec une sombre histoire de complot, non pas d'invasion terrienne par des petits hommes verts (ou gris, si l'on s'appelle Mulder, c'est selon) mais de lutte de pouvoir E.T. vs. E.T. (qui a dit V et sa cinquième colonne ?). En effet, nos trois rescapés antariens vont progressivement découvrir que leur venue sur Terre est bien plus qu'un simple « sauve-qui-peut » d'un Superman laissant son Krypton natal supernova derrière lui. C'est donc avec l'arrivée de deux nouveaux personnages aliens que la série prend pleinement son envol « x-filien » : Tess (Émilie de Ravin) et Masedo, individu aux pouvoirs et agissements aussi troubles que le tueur caméléon extra-terrestre et indestructible d'X-Files. Et pour équilibrer les deux camps, n'oublions pas non plus le personnage du shérif Valenti (William Sadler) et de son fils Kyle (Nick Wechsler).

L'équipe au grand complet, la série pleinement installée, Roswell peut alors atteindre sa vitesse de croisière : les amourettes entre nos six (huit, si l'on inclut Kyle et Tess dans le lot) jeunes gens, avec au passage l'incontournable rivalité brune-blonde (Liz-Tess), la découverte des véritables origines de notre trio d'E.T. avec lutte de pouvoir politique/royal (deux notions qui existent aussi chez les aliens !), sans oublier un soupçon de gouvernement (terrien cette fois), tentant tant bien que mal de camoufler au reste du monde l'existence des extra-terrestres sur notre bonne vieille planète Terre depuis plus de cinquante ans, suite à un mystérieux crash dans une certaine région du Nouveau-Mexique baptisée Roswell.


Une première saison touchante et prenante, avec un excellent dosage de tous les ingrédients précités, et qui (hélas) restera la meilleure des trois courtes années d'existence de la série.

Résumé

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