Superman : critique

Laurent Pécha | 12 octobre 2004 - MAJ : 06/07/2021 10:39
Laurent Pécha | 12 octobre 2004 - MAJ : 06/07/2021 10:39

Même si, ces derniers temps, la donne a quelque peu changé, grâce principalement à un potentiel et à une maturité visuels enfin en adéquation avec la richesse du matériau de base, les bonnes adaptations cinématographiques de comics ne sont pas légion dans l'histoire du cinéma. Superman fait partie de ces heureux élus.

En revoyant le film aujourd'hui, cette constatation prend encore plus de valeur. Car, si le film constituait à l'époque une révolution visuelle sans précédent (l'affiche proclamait un arrogant : « Vous allez croire qu'un homme peut voler »), cela n'est plus du tout le cas désormais. Bien au contraire, les effets spéciaux du film, avec la technique du blue screen alors à ses balbutiements, font plutôt sourire. Christopher Reeve a beau y mettre du sien, ses envolées ont bien du mal à être crédibles. Pourtant, il se dégage bien de Superman un attrait indéniable. Le film possède un charme fou, et les aventures du héros à la cape rouge fascinent toujours autant.

 

photo, Christopher Reeve, Margot Kidder

 

La raison est fort simple : Richard Donner raconte avant tout une histoire plutôt que de proposer un déluge d'effets spéciaux. Bien aidé par des scénaristes plus que talentueux (Mario Puzo, mais aussi Tom Mankiewicz, non crédité au générique), le réalisateur prend son temps pour installer son récit. Ainsi, on peut s'amuser à noter que Superman n'apparaît qu'au bout d'une heure dix (soit à la moitié du film). La part belle est faite aux acteurs. Il faut toutefois avouer que lorsque l'on a sur un même plateau Marlon Brando, Gene Hackman, Glenn Ford, Trevor Howard ou encore Jackie Cooper, il serait bien dommage de ne pas les mettre quelque peu en valeur.

 

photo, Christopher Reeve

 

En réussissant à être d'une fidélité remarquable à la bande dessinée, Donner avait déjà gagné une partie de son pari. Mais encore fallait-il que le casting du rôle de Superman soit judicieux. Car, si un Batman peut se permettre d'avoir plusieurs interprètes sans que la réussite artistique du projet en dépende fortement (si Batman 3 et 4 sont des gros nanars, c'est plutôt du côté de Schumacher qu'il faut chercher le coupable), il en va tout autrement de Superman. À visage découvert, l'acteur se devait de ressembler à son modèle papier tout en sachant jouer la comédie (on voit dans les suppléments du DVD que cela n'était pas donné à tout le monde). Christopher Reeve remplit à merveille ces conditions. Il n'y a aucun doute possible : dès sa première apparition, il EST Superman. Impossible à présent d'imaginer quelqu'un d'autre dans les collants les plus célèbres du cinéma.

 

photo, Susannah York

 

Si le film est avare en scènes d'action et d'effets spéciaux dans sa première moitié, force est de reconnaître que la deuxième partie est mouvementée. Il est amusant que, consciemment ou pas, toutes les séquences où Superman intervient se rapprochent énormément du film catastrophe, alors en vogue à l'époque. Comme si les producteurs n'avaient pas osé s'éloigner complètement d'un certain canevas. Ce qu'ils feront en revanche dans le deuxième opus, où là, Superman affronte des super vilains venus de Krypton.

 

Affiche française

Résumé

Même s'il est forcement démodé de nos jours (mais cela lui donne un charme indéniable), Superman marque la réunion d'une somme de talents incroyables, qui trouvèrent ensemble, et malgré de nombreuses contraintes, une osmose parfaite (à l'image de la formidable bande originale de John Williams) et, se faisant, sont parvenus à marquer l'histoire du cinéma d'une empreinte indélébile. Superman, un classique ? Assurément !

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Lecteurs

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commentaires
Flo
22/02/2020 à 11:03

Un classique du cinéma américain, comme la tarte au pomme ou l’Oncle Sam. Même des années plus tard ça ne vieilli pas, si on se (re)met dans le contexte de l’époque bien sûr. Et le director’s cut a beau être opportuniste, il en met une couche supplémentaire agréable.
-Conseil cinéma pour mieux apprécier le film: (re)voir les films de John Ford ou Frank Capra, ou les grand films catastrophe comme Tremblement de terre.
-conseil comics: lire ceux des années 60 à 70, un peu naïfs et désuets mais symboliquement énergiques.

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