Critique : Scandaleusement célèbre

Ilan Ferry | 30 mars 2007
Ilan Ferry | 30 mars 2007

S'il eut été encore des nôtres, Truman Capote aurait très bien pu se targuer d'être un véritable personnage de cinéma auquel le 7ème art vient de rendre récemment hommage via deux films résolument différents dans leurs approches d'une même histoire. Si le processus créatif était au centre de Truman Capote, Scandaleusement célèbre l'aborde avec une emphase très hollywoodienne nuisant grandement à la crédibilité de l'ensemble. Un fait d'autant plus dommageable que le film bénéficie d'un beau casting d'où se démarque un Toby Jones particulièrement sobre et littéralement habité par son personnage autour duquel gravite une (basse) cour principalement féminine. Riches femmes d'intérieur délaissées, ces dernières ne servent malheureusement qu'à mettre en exergue de manière répétée l'immense pouvoir de fascination de leur confident, tour à tour auteur génial et langue de pute en puissance !

Dans cette galerie de portraits caricaturaux, seule Sandra Bullock insuffle un minimum de subtilité. Ainsi, en dépit d'une première partie situant efficacement Capote comme fer de lance d'une certaine haute société new-yorkaise prise entre artificialité et velléités culturelles, la suite prend petit à petit des allures de téléfilm aux parti pris souvent discutables. Du choix de Daniel Craig en homo refoulé et tueur malgré lui aux scènes intimistes entre les deux amants faisant sombrer l'ensemble dans la bluette de supermarché, tout semble trop artificiel et la candeur qui faisait le charme du début devient vite agaçante. Entre enquête policière où Capote joue les Arabesque rétro, et vraie/fausse biographie dégoulinante de bons sentiments, le film ne sait jamais quel parti prendre et pêche par un traitement trop démonstratif.

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