Critique : Election 2

Par Jean-Noël Nicolau
10 janvier 2007
MAJ : 17 octobre 2018
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Encore plus réussi que le déjà remarquable Election 1 sorti la semaine dernière en France, cette suite directe se situe deux ans après l’élection du parrain Lok au moment où une nouvelle lutte de pouvoir s’engage. Plus sombre et plus virtuose, Election 2 conserve les qualités du premier opus, en particulier la mise en scène ample et d’excellents acteurs. Par ailleurs, les quelques scories sont balayées, Johnnie To proposant une œuvre plus tendue, moins bavarde, qui évite de s’attarder sur des sous intrigues un peu superflues. En suivant la rapide montée en puissance de Jimmy, jeune homme d’affaires de la triade Wo Sing, le réalisateur signe un opéra de violence crépusculaire sous la haute influence de Coppola et de Scorsese. Une scène de tortures, physiques et psychologiques, particulièrement cruelle, mais nimbée dans la mélancolie de violons angoissés, confirme ces filiations.

Une nouvelle fois, les armes à feu se taisent et font place aux machettes, voire aux marteaux, préservant toute la barbarie des combats et des meurtres. Moins théâtral que Election 1, ce second et dernier chapitre enchaîne les scènes de suspens où l’on sait que tout peut arriver, et que n’importe quel protagoniste peut périr. Johnnie To possède aussi un sens appréciable du détail qui fait basculer les séquences les plus éprouvantes vers l’humour noir ou vers les rives du surréalisme. L’une des forces de Election 2 est de créer des plans marquants, parfois proches d’une certaine poésie, avec des images déjà mille fois vues ailleurs. Sans révolutionner la chronique mafieuse, To offre ici un brillant récit sur l’inéluctabilité du Mal, dont la tristesse et la douleur semblent imprégner chaque minute.

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