Dès les premières minutes force est d’assumer que le film est visuellement éblouissant. Chaque séquence a bénéficié du savoir faire indéniable des programmeurs. L’animation des corps, les détails du visage, le mouvement des cheveux sont sans pareil. C’est beau, très beau. Cependant, une fois ce stade de l’émerveillement passé, on réalise tristement que le scénario peine à décoller. La narration est lente, les dialogues trop longs, le tout manque de rythme. Sentiment de frustration quand on voit avec quelle frénésie les images peuvent s’enchaîner lors de certaines scènes d’action pure.
Ainsi, la question récurrente au genre du movie-game s’impose : à qui s’adresse ce film ? Les joueurs se sentiront « trahis ». Même si les thèmes récurrents à la série (le respect de la planète, l’amour), ainsi que la poésie quasi-omniprésente sont repris, la noirceur de l’univers contraste fortement avec les couleurs chatoyantes du jeu. De même, le film et ses personnages de GI militaires s’apparentent bien plus à Aliens. De ce fait, le spectateur lambda pourra accueillir cette oeuvre comme un film d’animation parmi les autres, et ne sera aucunement déboussolé car aucune connaissance au jeu n’est requise.