Layer Cake : Critique

La Rédaction | 8 juillet 2005
La Rédaction | 8 juillet 2005

Dans des aventures rythmées par le télescopage des multiples intrigues, un homme aux deux visages : à la fois actionnaire immobilier pour sa couverture et passeur de drogue pour les affaires lucratives, cherche à se maintenir dans le milieu du brigandage. Celui-ci est sur le point de prendre sa retraite, mais un caïd, Jimmy Price lui demande deux faveurs avant qu'il ne raccroche définitivement. L'anonyme héros les accepte sans se douter que cela le mènera à avoir à affronter les différentes strates de la société crapuleuse dans laquelle il évolue. C'est ce que rappelle le titre métaphorique de Layer Cake. Tel « un gâteau à plusieurs couches », la vie débute au pied de celui-ci et son ascension représente le parcours dont il faut s'affranchir : à chaque étage monté la vie se déleste et l'arrivée à son apogée, le nuage de crème léger, rappelle que tout se gagne par la domination des autres.

 

 

Pour son premier film, Matthew Vaughn (l'ex réalisateur de X-men 3), producteur d'Arnaques, crimes et botanique et de Snatch mis en scène par le truculent Guy Ritchie qui a refusé le projet, impose un évident talent pour rendre réaliste et cohérent le scénario signé J.J Connolly. Si Layer Cake s'inscrit dans la lignée des films Ska (ceux de Guy Ritchie) comme on pouvait logiquement s'y attendre, Vaughn parvient à s'éloigner assez vite des figures de style de son poulain en optant pour une mise en scène sobre et posée même si parfois il cède avec bonheur à quelques fulgurances formelles. Évitant l'outrance et délaissant les situations grotesques et les effets de montage excessif. le réalisateur novice opte pour une focalisation sur la nature des criminels favorisant ainsi le côté psychologique de ses personnages et leurs plans d'action.

 

 

Pour se faire, Vaughn choisit un héros innomé, qui semble d'abord être le dindon de la farce mais qui se révèle en fait être un fin limier et un habile arnaqueur. Une personnalité dichotomique dont la platitude n'est que le masque posé sur ses introspections incessantes dans lesquelles le calcul est le principal vecteur. Pour camper cet homme au caractère bien affûté, bluffeur de première et professionnel à souhait, Matthew Vaughn a trouvé en Daniel Craig, acteur britannique encore peu connu, l'interprète idéal, la performance du charismatique comédien étant en tous points remarquables. Dommage en revanche que le récit soit au final trop étriqué pour rendre hommage à la pléiade d'acteurs réunis autour de lui, le spectateur ayant tendance à être quelque peu perdu face au nombre plus que conséquent de personnages plus ou moins esquissés.

Marie Morani

 

 

 

Résumé

Film noir rappelant les films de gangsters britanniques des années 70 Layer Cake est un baptême de mise en scène mitigé pour l'évident talent de Matthew Vaughn. Bien mené et interprété, le film souffre parfois trop du manque d'originalité de son sujet, l'empêchant de transcender le genre et d'être véritablement enthousiaste à son égard.

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