Le Cercle : The Ring 2 - critique au fond du trou

Vincent Julé | 15 mars 2005 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Vincent Julé | 15 mars 2005 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Pourquoi une suite au très réussi Le Cercle : The Ring, même avec Hideo Nakata ?

L'intention – l'envie même – était d'entrer dans la salle, vierge de tout a priori ou référence. Pari d'autant plus difficile lorsqu'il s'agit de la suite d'un remake, réalisé par l'auteur de l'original… et de sa suite. Un tel imbroglio justifiait, à vrai dire, à lui tout seul cette volonté de découvrir et de savourer le film pour ce qu'il est, dans ses qualités et ses défauts : un film d'horreur mainstream. Pas de générique esthétisant, juste quelques plans de la mer, agité, calme, vaseuse. Ces secondes suffisent à créer un certain trouble, qui imprègne alors le plan d'ouverture sur une banlieue américaine plongée dans la pénombre. Voilà, vous pouvez quitter la salle. Pour le (reste du) film, encéphalogramme plat.

 

photo, Naomi Watts

 

La faute, en grande partie, au scénario d'Ehren Kruger (Arlington road, Piège fatal, Le Cercle). Se focalisant exclusivement sur Naomi Watts et son fils, l'histoire manque cruellement de personnages, d'intrigue(s) et donc de densité. Les séquences s'enchaînent mollement au gré des incohérences. En effet, depuis longtemps, une héroïne de cinéma n'avait pas eu autant de chance et de facilité, pour monter dans une ambulance, parler à un témoin dans un commissariat, changer de voiture ou rentrer dans une maison sous scellés – la clé était sous une pierre, bien sûr ! Un vrai festival. Enfin, la dernière erreur du scénariste de Scream 3 est d'avoir voulu redéfinir la mythologie Ring. Il est moins question ici de la cassette maudite, ou de sa propagation tel un virus, que d'une simple malédiction et d'un enfant possédé.

 

photo

 

Il s'empêtre alors dans une recherche poussive, et sans intérêt, du passé de la méchante et mal coiffée Samara. Son récit peine à imposer ne serait-ce qu'un soupçon de suspense, et se contente au final de faire appel aux visions, apparitions et autres cauchemars pour essayer, en vain, de provoquer la peur. Et ce n'est malheureusement pas Hideo Nakata qui sauvera le film du naufrage. Malgré une vraie fluidité et une belle photographie, sa mise en scène use d'effets horrifiques clinquants, surannés, et presque indignes de lui. Seule la thématique mère-fille, chère à l'auteur, donne au spectateur de quoi se faire un peu les dents, bien qu'il l'ait déjà brillamment illustré dans Dark Water.

 

Affiche

Résumé

Désolé, le pari initial ne sera relevé qu'à moitié. Mais force est de constater que même le très moyen Ring 2 japonais, et son approche scientifique, proposait une alternative plus intéressante.

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