Critique : L'Antidote

Alain Charlot | 1 mars 2005
Alain Charlot | 1 mars 2005

Vous n'avez pas aimé Le boulet ! Encore moins Double Zéro ! Vous détesterez L'antidote ! Le rapport entre les trois ? L'idée de « Production value », terme barbare venu d'Amérique qui signifie plus ou moins que le fric investi dans un film doit se voir à l'écran. L'important pour une nouvelle race de producteurs français n'est plus de soigner les dialogues, d'inventer un langage comique, ou de décliner intelligemment les défauts d'un personnage, mais de préserver l'écrin. Donner l'illusion au spectateur qu'il voyage ou qu'il en prend plein la gueule. La roue des Tuileries qui se détache dans le fim de Berberian et les mannequins de luxe sur bateau de merde (à moins que ce ne soit l'inverse) dans Double zéro. L'antidote, à cet égard, s'ouvre sur un plan panoramique de la baie de Sidney et se poursuit par l'entrée bruyante et totalement inutile d'un hélico dans le cadre. Cela se veut nerveux, percutant, accrocheur mais on sait très bien, sans être un as du décodage filmique, qu'il n'en sera rien.

Ceci étant posé, pourquoi s'acharner au fond sur la dernière illustration d'un cinéma comique français sinistré. Il suffit de regarder un seul épisode de la série US Seinfeld pour pleurer sur notre propre incapacité à faire naître le rire. Qu'y a t-il de drôle dans L'antidote ? La tête de Villeret ? Non. Clavier qui bafouille en état de stress ? Non. Le choc des classes sociales entre rillettes et caviar ? Non. La séquence du sauna déjà largement exploitée en teaser ? Juste un peu. A part ça ? Rien. Le trou noir. Pas une scène qui pourrait justifier cette critique. Niveau de la vanne ? À sec. Comme héritage posthume, Villeret pouvait rêver mieux.

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