L'Éléphante du magicien : critique qui ne trompe pas sur Netflix
Après Pinocchio par Guillermo del Toro, Netflix a revu ses ambitions à la baisse avec L'Éléphante du magicien, un nouveau film d'animation plus générique que ce qui a pu être proposé précédemment.
IL était une fois, encore
Si Netflix a créé la surprise avec Klaus, La Famille Willoughby ou plus récemment Le Monstre des mers et le Pinocchio de Guillermo del Toro, le nouveau film d'animation de la plateforme, L'Éléphante du magicien, rejoint plutôt les productions plus anecdotiques du catalogue, du côté de Dragon de mon père ou Voyage vers la Lune. Le long-métrage réalisé par Wendy Rogers et adapté du roman éponyme de Kate DiCamillo est entièrement calibré pour le jeune public, et le jeune public seulement, contrairement aux premiers titres cités.
Spoiler, ce n'est pas lui le magicien
L'histoire ne cherche pas à être originale et reprend tous les poncifs du conte initiatique pour broder une histoire : le monde magique qui a perdu sa magie, la narratrice complice du spectateur, l'orphelin en quête d'identité, l'animal magique (qui ne parle pas, à la bonne heure !) et la notion de destinée qui relit l'ensemble. Malheureusement, entre la foule de personnages inutiles ou à peine caractérisés, le récit en vase clos, le décor unique qui ne donne rien à voir et le rythme qui ne s'emballe jamais, l'univers est trop pauvre pour être enchanteur (sauf peut-être durant une séquence de rêve plus originale que le reste).
Le film reste également très limité techniquement, quand bien même Animal Logic a supervisé l'animation: les arrière-plans sont trop plats, la réalisation manque d'ampleur, la musique est trop discrète pour apporter quoique soit et l'animation des images de synthèses semble datée de la décennie précédente, en particulier à cause de sa rigidité et du manque d'expressivité des personnages qui ont des visages figés.
La seule séquence un minimum mémorable
PAS LE MEILLEUR, MAIS PAS LE PIRE
Le film étant pensé pour les enfants, il ne cherche pas non plus à s'embarrasser avec une quelconque subtilité ou complexité thématiques. La magie tout comme le soleil ont disparu avec la guerre, ce qui fait de cette fameuse "magie" très nébuleuse et à peine esquissée est une simple métaphore du bonheur. Les sujets plus "sombres" comme la guerre, la maltraitance animale, le deuil ou la stérilité sont pourtant réduits au strict minimum dans la narration, donnant à l'ensemble une niaiserie plus ennuyeuse que vraiment touchante.
Aucun risque de traumatisme devant ce film aussi inoffensif que Tchoupi
Pour rester dans les impératifs des productions juvéniles, le film brasse tous les bons sentiments possibles : la confiance en soi, l'espoir, le courage, le pardon, la résilience... Ce qui lui confère un minimum de chaleur et d'intérêt (car rappeler aux enfants qu'il faut être gentil et généreux ne sera jamais une perte de temps).
Au final, L'Éléphante du magicien saura capter l'attention des petits avec son scénario épuré, son éléphant tout mignon, ses personnages hauts en couleur et sa voix off qui explicite le peu qui se passe à l'écran. Il aura aussi le mérite de ne pas taper sur le système des adolescents et adultes réquisitionnés le mercredi après-midi ou le week-end pour le regarder avec eux.
L'Éléphante du magicien est disponible sur Netflix depuis le 17 mars 2023
Lecteurs
(4.0)12/04/2023 à 21:53
Un film magique plein d emotion.
02/04/2023 à 09:56
Dommage que la critique ait oublié de regarder avec son âme d'enfant. ! J'ai 58 ans et j'ai adoré. Si les thèmes sont certes effleurés, pourquoi ne pas les prendre comme une invitation pour les adultes que nous sommes à chercher plus loin par nous même.
01/04/2023 à 04:45
J'ai 39 ans et j'ai vraiment adoré ce film! Ça touche de belles valeurs