Mazinger Z : Critique Fulguro-poing
Tandis que Pacific Rim Uprising sortira l'année prochaine sur nos écrans, le Japon s'est mis très tôt aux robots géants puisque la saga Mazinger Z fête ses 45 ans. L'occasion de célébrer son existence par la sortie d'un film. Dans un pays qui ne sait probablement pas de qui il s'agit.
Parce qu'il y a d'emblée une confusion à éclaircir. En voyant l'affiche et les différentes images de cette critique, les plus vieux de nos lecteurs diront probablement que ça ressemble vachement à Goldorak ce truc. Et pour cause, il s'agit du même univers. Le mangaka a créé Mazinger Z en 1972 et nous racontait les aventures du lycéen Koji Kabuto aux commandes du Mazinger, un robot géant, pour combattre les armées de Méchamonstres du terrible Dr. Hell. Après un spin-off en 1974 intitulé Great Mazinger, Go Nagai crée UFO Robot Grendizer en 1975, dont la série animée a été diffusée chez nous sous le titre Goldorak dès 1978. Mais, au départ, il y avait bien Mazinger Z et c'est de cela que l'on va parler aujourd'hui.
VA COMBATTRE TON ENNEMI, IL EST MOINS VAILLANT QUE TOI
Le public français, et encore moins la jeunesse actuelle, n'est pas familier avec l'univers de Mazinger Z, très peu connu chez nous et qui avait eu droit à quelques bandes-dessinées lorsque Goldorak cartonnait à l'époque, ce qui pouvait en désarçonner pas mal puisqu'ils partagent une partie des mêmes personnages. En effet, le héros historique de Mazinger Z, Koji Kabuto, n'est autre qu'Alcor de Goldorak, où son rôle tenait plus lieu de sidekick, laissant Actarus sous les projecteurs. C'est donc une entreprise périlleuse dans laquelle s'est lancé le distributeur Eurozoom en sortant dans nos salles le film anniversaire d'une saga inconnue en France sans aucune contextualisation.
Car, et c'est bien là le problème, Mazinger Z ne sera compréhensible qu'à partir du moment où l'on est déjà familier avec cet univers et que nous en connaissons les rouages. En effet, le film n'est ni un reboot, ni un remake, mais bel et bien la conclusion d'une saga de 45 ans. Nous retrouvons donc l'univers de Mazinger des années après la défaite du Dr. Hell alors que le monde vit une apogée technologique et une paix bien méritée. Une base du Texas se fait attaquer par les Méchamonstres et tout laisse penser que le Dr. Hell est de retour du monde des morts. Le Great Mazinger part au combat mais disparait dans l'attaque.
Quelques temps auparavant, les forages japonais mettent à jour un nouveau type de robot, proprement gigantesque, le Mazinger Infinity, comme va le baptiser Koji Kabuto, et qui renferme une étrange créature humanoïde qu'il va recueillir et qui va devenir sa conseillère privée. Mais l'irruption des Méchamonstres va tout chambouler, d'autant que le Great Mazinger semble avoir rejoint leurs rangs. Pour Koji Kabuto, qui n'a plus piloté son Mazinger Z depuis de nombreuses années, la fin de la retraite a sonné.
Mazinger Z est un film très hermétique qui ne parlera pas au grand public. Même pour l'auteur de ces lignes, pourtant un peu familier avec l'univers de la saga, il a fallu une bonne demi heure pour puiser dans ses lointains souvenirs d'enfance et raccrocher les wagons pour vraiment y comprendre quelque chose. Et c'est son plus grand défaut, du moins pour le public français, puisque Mazinger Z est une institution au Japon, à la différence de Goldorak qui n'avait reçu à l'époque qu'un accueil tiède.
BAD ROBOT
Au-delà de cette donnée capitale dans l'exploitation du film dans notre pays, il faut reconnaitre que le film souffre d'importants problèmes de scénario. On se retrouve en effet face à une intrigue décousue qui mélange les sous-textes avec maladresse, croisant la menace planétaire avec une histoire de dimensions parallèles et de futurs probables un peu fouillis, le tout enfermé dans un pseudo triangle amoureux artificiel et le problème inhérent à Kabuto qui est de ne pas se conduire en homme et de fonder une famille alors que ses amis les plus proches ont franchi le pas et que sa fiancée se languit dans son coin, prêt à le plaquer s'il ne réagit pas.
En résulte un bouillon assez indigeste qui ne se décide jamais sur ce qu'il veut nous raconter, détruisant du même coup toute la tension dramatique puisque les différentes intrigues se parasitent sans cesse au point de nous faire perdre le fil d'une aventure ultra classique et sans surprise mais assez impressionnante.
Parce que s'il y a bien un terrain sur lequel on ne pourra pas attaquer le film, c'est bien ses moments d'action. Tout le talent et les efforts de l'équipe de production ont clairement été injectés dans les combats, spectaculaires, épiques et divertissants au point qu'ils perdent parfois en lisibilité. Si l'animation et le graphisme sont finalement assez passe-partout la plupart du temps, c'est dans ces moments que Mazinger Z dévoile toutes ses qualités. Et, il faut bien l'avouer, ces scènes marchent du feu de dieu, on retrouve son âme d'enfant lorsque l'on voit le robot géant balancer toutes ses attaques, détruire des centaines de Méchamonstres à la chaine et que le héros hurle le nom de ses techniques. Mais on pense toujours à Goldorak et jamais à Mazinger Z. Et c'est fort dommage.
Au final, Mazinger Z ne s'adresse pas à grand monde et clairement pas au grand public. Si les fans hardcore y trouveront probablement leur compte et sauront profiter des nombreux clins d'oeil à leur juste mesure, les plus vieux d'entre nous verront peut-être leur fibre nostalgique s'exciter face à un spectacle qui leur rappellera leurs émois d'enfance mais qui ne le sera jamais vraiment. Quant aux plus jeunes, ils retourneront probablement regarder Gurenn Lagan sur Netflix sans aucun regret.
Lecteurs
(3.0)24/10/2019 à 14:04
J'ai vu le film au ciné et plusieurs fois en DVD, je ne m'en lasse pas.
Dommage que le manga préquel n'est pas sorti en France, je l'ai acheté en Italie afin de pouvoir connaître toute l'histoire de ce qui est maintenant la tétralogie : Mazinger Z, Great Mazinger, Mazinger Z interval peace, Mazinger Z Infinity. Mazin Go !
23/11/2017 à 19:47
J'ai grandi au Gabon, où les années 70 ont débarqué à la télé au début des années 90. Jcai pris une claque à 7ans quand j'ai découvert Mazinger Z à une époque où Goldorak avait déjà occupé le terrain auprès de nos ainés. Je me souviens avoir dessiné ce casque judqu'au moindre détail des cebtaines de fois. J'espère le voir bientôt.
22/11/2017 à 18:02
g 50 ans et je me souviens avoir découvert Mazinger bien avant Goldorak. G t en Italie et ça s'appelait Mazinga Zeta! et c t excellent!. Après g plongé dans Goldorak et c t tout aussi bien. Les 2 œuvres valent facilement une adaptation live ciné!! Dommage que personne ne s'en soucie pour l'instant
22/11/2017 à 11:24
Bonjour,
Que faut il voir alors avant de voir ce film ?
merci
21/11/2017 à 18:30
Gurren Lagann est nul et vaut rien au mecha de nagai
21/11/2017 à 18:21
J'avais les VHS quand g t gosses ! Je regarderez surement le film, en tout cas ce genre de critique ça fais plaisir.
21/11/2017 à 18:01
Vu en avant-première, film sublime à sa façon et complétement dans l'univers de Go Nagai.
Je ne suis pas d'accord aussi sur le fait que ce film s'adresse uniquement aux connaisseurs.
Mes deux enfants ont beaucoup aimé l'univers.
Par ailleurs vous parlez de Pacific Rim, Del Toro et consorts sont des fans absolus de Go nagai et c'est ce genre d'animé qui les ont amenés à faire des films de robots.
Merci quand me^me d'avoir parlé de ce film.
21/11/2017 à 15:55
Merci de parler de cet anime, ça fait plaisir!
Je vais le voir demain, la critique me conforte quand même dans ce que j'attend: Des combats de robots géants dantesques, et j'ai l'impression que c'est ce que je vais avoir ^^
Ps: C'est "Gurren Lagann" l'orthographe exact ;)
21/11/2017 à 15:54
Merci de parler de cet anime, ça fait plaisir!
Je vais le voir demain, la critique me conforte quand même dans ce que j'attend: Des combats de robots géants dantesques, et j'ai l'impression que c'est ce que je vais avoir ^^
Ps: C'est "Gurren Lagan" l'orthographe exact ;)
21/11/2017 à 14:06
dommage que l'esthétique des dessins du film ne soit dans le même esprit que l'affiche ça aurait été sublime