Stallone en a marre des blockbusters et des super-héros

Clément Costa | 13 novembre 2022
Clément Costa | 13 novembre 2022

Icône du film d’action à l’ancienne, Sylvester Stallone n’aime pas du tout le modèle du blockbuster moderne imposé par Marvel et compagnie.

Rocky, Demolition Man, Daylight, Tango & Cash, Cobra, Judge Dredd, Cliffhanger, jusqu'aux récents Expendables : Sylvester Stallone incarne à lui seul des décennies de cinéma d’action explosif, décomplexé et souvent terriblement divertissant. Il restera ainsi l’ambassadeur d’un savoir-faire hollywoodien qui rend nostalgique plus d’un spectateur des années 2000.

Et s’il y en a bien un qui regrette l’heure du gloire des films d’action à l'ancienne, c’est Stallone lui-même. Celui qui n’a cessé de se questionner sur l’héritage de ses personnages cultes, notamment avec John Rambo et Creed, affirme que quelque chose d'important s'est perdu avec l'avènement des CGI et des super-héros.

 

Judge Dredd : Photo Sylvester StalloneLe juge Stallone parle

 

Actuellement en pleine promotion de sa série Tulsa King, l’acteur s’est livré à The Hollywood Reporter lors d’une longue interview riche en informations. Questionné sur la place centrale des effets visuels et des super-héros dans le cinéma hollywoodien, il a répondu :

"Oui, c'est frustrant. Les bons films d'action, c'est comme quand on achète une montre vintage. A l'origine c'était 35 dollars. Maintenant c'est 35 000 dollars. Pourquoi ? Parce que c'est fait à la main. Ce n'était pas dans la surenchère. Ce n'était pas surnaturel. C'était quelque chose que seul un humain pouvait accomplir.

C'est pour ça, je pense, que Rambo est l'un des premiers films d'action. J'ai raconté l'histoire par le corps, et le jeu avec le corps. Le personnage ne parle jamais, mais à travers les autres personnages on sait exactement ce qui se passe. Ils sont presque commes les narrateurs, dans une tragédie grecque. Le mec ne s'arrête jamais de bouger, et c'est ça que j'appelle un 'film d'action'. Il n'y a pas d'images de synthèse. Le public se dit : il se passe quelque chose de spécial."

 

Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 : photoIl était dans ce Marvel, oui

 

Bien sûr, Stallone a mis les pieds dans cette industrie du super-héros et super-spectacle-CGI. Il a ainsi passé une tête dans Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2, où il incarnait Stakar Ogord, et il était King Shark dans The Suicide Squad, chez DC. Le point commun : le réalisateur et scénariste James Gunn.

À l’heure où quasi tout Hollywood a calqué son modèle sur le MCU, difficile d’imaginer un blockbuster qui sorte des sentiers battus dans sa production et son approche des effets visuels (sauf dans la galaxie Tom Cruise, comme l'a encore prouvé Top Gun : Maverick). Sylvester Stallone risque donc de regretter encore longtemps le cinéma de son époque.

En attendant, il refera tout de même un tour chez Marvel pour Les Gardiens de la galaxie Vol. 3, dont la sortie est prévue pour le 3 mai 2023 en France.

Tout savoir sur Sylvester Stallone

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commentaires
Publiman
16/11/2022 à 19:48

Sincèrement depuis que Disney a racheté les supers héros, cela devient de plus en plus ridicule leurs affaires. Personnellement, les comédies puériles c'est pareil; vulgarités à l'honneur. Où sont rendus les bons films de comédies, de suspenses, romantiques ou d'action et même de bons faits vécus ou de Noël?

Il en a encore, oui, mais sont rares en bibitte!

Marc en RAGE
14/11/2022 à 15:40

Le dernier film interprété par Silvester Stallone LE SAMARITAIN l'histoire d'un ancien super Héros alors pourquoi il accepte de tourner dans ces films qu'il critique !? La réponse est très simple Money is Money.

Kyle Reese
14/11/2022 à 11:52

@Ce qui est fantastique avec

+1

Ce qui est fantastique avec
14/11/2022 à 07:42

les fanboys c'est que qui que l'on soit, réalisateur majeur qui restera dans l'histoire du cinéma ou ancienne gloire du cinéma d'action qui a eu un impact définitif sur le genre, si on critique le sous-genre super-héros, on devient une sous-merde qui crache dans la soupe ou un jaloux.

Vous êtes débiles à ce point les gens ?

On pense ce qu'on veur de Stallone, que ce n'est pas un bon acteur, par exemple, mais il est un des seuls à avoir jeté un pont entre le cinéma d'acteur et le cinéma d'auteur à l'époque qui a fait sa gloir définitive. Rocky et Rambo.

Et c'est la raison qui fait que pour les cinéphiles, ce n'est pas juste un corps qui passe devant l'objectif comme Schwarzy, par exemple.

Ce qu'on regrette c'est que l'ego de Stallone l'ai poussé à tirer sur la corde jusqu'au bout au lieu de profiter de sa notoriété établie pour explorer sa facette de comédien. Visiblement, il a l'intention de mourir en scène dans un vieux corps musclé à brandir des grosses pétoires. C'est son choix.

Mais c'est intéressant de voir que de plus en plus de monde, et des gens qui n'ont rien à prouver, juste qui regrettent de ne plus pouvoir faire de films en dehors du modèle économique du blockbuster imposé par trois gros studios, se plaindre et dire franchement que c'est de la merde et que ça a assez duré.

Et je partage ce constat.

Les blockbusters en général et pas juste les films de super-héros, sont un modèle entièrement industriel fondé sur le pouvoir économique ou l'artistique n'intervient plus. Ces films sont le résultat d'une étude de marché comme n'importe quel produit industriel et non d'une proposition artistique. Le premier Rambo était une démarche artistique qui s'inscrivait dans le cinéma des années 70 avec un contenu social emballé dans un film d'action. Et le film n'était pas à gros budget.

Qu'il y ait des blockbusters, pourquoi pas, mais plusieurs par semaine pose un problème évident, il n'y a pas assez d'écran dans le monde pour rentabiliser à la fois un film qui coûte au minimum 100 millions de dollars et tout le reste de la production indépendante. Du coup, les exploitants de salles qui sont eux-mêmes dans un modèle économique visant une rentabilité rapide éjecte tout ce qui ne fait pas suffisamment d'entrée la première semaine.

Or, la concurrence entre un blockbuster et un indépendant est que le premier a un budget marketing équivalent à son coût de production alors que l'indépendant ne peut compter que sur le bouche à oreille et les journaux/sites web spécialisés.

D'un côté, on est dans la consommation de masse, la rentabilité à court terme et le matraquage publicitaire pour influence le public au maximum, et donc une forte visibilité, de l'autre dans le temps long, de plusieurs mois à plusieurs années.

Le film de super-héros n'est pas le problème, c'est le modèle économique qui est derrière qui est en train de détruire la diversité du cinéma mondial mais également les métiers du cinéma qui sont de plus en plus atomisés et "ubérisés" avec en premier lieu les techniciens en effets spéciaux.

Lord Sinclair
13/11/2022 à 21:15

Peut être pense-t-il qu'emmener une équipe entière dans la jungle Thaïlandaise, avec des dizaines de figurants, des artificiers et compagnie, c'est autre chose que foutre 4 gus en pyjama devant un fond vert pour que des dizaines de petites mains des FX digitaux créent des beaux décors, des magnifiques effets visuels et des centaines de figurants pendant que le réalisateur reste dans les locaux climatisés à attendre le résultat...

gabbagabba
13/11/2022 à 21:03

J’espère que ceux qui insinuent que Sly est un débile n'ont pas une collection de figurines dans une vitrine.

Mouais bof...
13/11/2022 à 19:57

Stallone où la victoire de la sénilité.
Il me semble qu'il a intégré les mercenaires dans les gardiens de la galaxie et qu'un spin off était en projet.

C'est le camembert qui dit au roquefort "tu schlingues".

Kyle Reese
13/11/2022 à 19:45

Hum je crois comprendre ce qu'il essaye de dire.
Moi aussi petit les super héros aux super pouvoirs me faisaient kiffé. Bien plus qu'aujourd'hui, même si ça reste fun, car je rêvais d'avoir les mêmes.
Je pense que ce qu'il veut dire c'est qu'un perso qui n'a pas de pouvoir mais transcende sa condition physique et mental, comme Rambo par ex est plus intéressant à suivre car on peut s'y identifier plus facilement et profondément. Tout comme un Dutch dans Predator (même si hyper musclé comme jamais) voir récemment une Naru dans Prey.
C'est bien pour ça que je préfèrerais toujours Batman à tous les autres supers.

Castor
13/11/2022 à 18:45

L'hôpital qui se fout de la charité.

Andarioch1
13/11/2022 à 18:25

j'y ai cru, tput môme, aux prétentions auteurisantes de Stallone.
Mais en fait non! Ce gars ne pense qu'au box office, donc au fric. Il n'y a qu'a voir les bouses cheap qu'il nous pond
donc ses considérations sur le cinéma, je m'en tamponne un peu le coquillard

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