Men in Black : le scénariste tacle violemment Sony, qui dit n'avoir rien gagné sur le premier film
Le scénariste Ed Solomon profite de la sortie de Men in Black : International pour mettre Sony face à sa mauvaise foi.
Si Men in Black : International semble condamné à démarrer très bas au box-office domestique (moins de 40 millions, et peut-même pas 30 : le pire résultat pour la franchise), le quatrième épisode avec Chris Hemsworth et Tessa Thompson échappera certainement au cimetière des flops grâce au marché international. Ainsi, Deadline estime que le film qui a coûté dans les 100 millions (sans le marketing) devrait encaisser près de 115 dès son démarrage dans le monde.
La preuve que rallumer le flambeau alien de la franchise n'était pas une idée si absurde, à condition d'ignorer la critique qui a atomisé le film - nous y compris. Sony doit donc respirer un peu, même si Spider-Man : Far from Home et Jumanji : Bienvenue dans la jungle 2 sont les vraies valeurs sûres pour le bilan compta de 2019.
L'occasion était donc idéale pour le scénariste Ed Solomon, qui a quelques comptes à régler avec le studio. Derrière Men in Black premier du nom, adapté des comics de Lowell Cunningham et Sandy Carruthers, et réalisé par Barry Sonnenfeld, il révèle que Sony affirme n'avoir fait aucun profit sur le film sorti en 1997. Et il n'y croit pas une seconde.
C'est sur Twitter qu'Ed Solomon, également scénariste de Charlie et ses drôles de dames et Insaisissables, a donc tiré à balles réelles sur Sony.
In honor of the release of MiB:International (I guess), I just got my new Men in Black profit statement.. which shows it STILL in the red. The fact that they've made a FOURTH ONE confirms, as I've always said, that the big studios are only in it for the art.
— Ed Solomon (@ed_solomon) 13 juin 2019
I think the profit statement is actually better science fiction than the film itself
— Ed Solomon (@ed_solomon) 13 juin 2019
"En l'honneur de la sortie de MIB : International (j'imagine), je viens de recevoir ma nouvelle déclaration de bénéfices... qui montre que c'est TOUJOURS dans le rouge. Le fait qu'ils aient lancé un QUATRIEME FILM confirme, comme je l'ai toujours dit, que les gros studios jouent uniquement pour l'art."
"Je pense que la déclaration de bénéfices est en fait de la meilleure science-fiction que le film lui-même."
Zéro pression, vous êtes là pour l'amour de l'art
Ou comment passer au lance-flamme Sony, et rouvrir le débat sur la rentabilité et les chiffres jalousement gardés par les studios. Solomon cite les raisons données pour expliquer où tout cet argent s'est envolé : les frais de distribution, de production, la participation, l'intérêt, les dépassements de budget... Beaucoup de grands mots impossibles à vérifier pour un "simple" scénariste donc.
Men in Black a officiellement coûté 90 millions (sans compter le marketing) et a rapporté près de 590 millions à l'époque, dont 250 côté domestique (un territoire majeur pour les studios, qui récupèrent plus là qu'ailleurs). Difficile avec ces chiffres d'imaginer que le film avec Will Smith et Tommy Lee Jones n'a rien rapporté à Sony, qui s'est empressé de lancer Men In Black II avec un plus gros budget (140 millions).
Men in Black : International aurait coûté à peine 100 millions, soit le plus petit budget de toute la franchise (avec l'inflation, le premier coûterait plus de 140 millions). Dans tous les cas, Sony a donc revu à la baisse les risques.
Retrouvez notre critique de ce quatrième opus.
03/10/2023 à 20:35
Hello,
la créativité comptable est un des grands tours de passe-passe hollywoodiens...
https://en.m.wikipedia.org/wiki/Hollywood_accounting
Bien cordialement
15/06/2019 à 07:48
Cette histoire rappelle celle du "prince à New-York" avec Eddie Murphy. Je ne sais plus qui, avais eu le même déboire avec le studio.
15/06/2019 à 04:07
Je propose de flasher cet article
14/06/2019 à 17:09
Je suis d'accord avec la rédac : si ce n'est clairement pas c equi m'intéresse le plus, ce genre d'information sur l'industrie plus que sur l'Art permet de mieux comprendre parfois la gestation et la création des films que l'on découvre.
Et pour ce qui est des acteurs, il faut prendre en compte que pour un acteur, tenter d'incarner un personnage qui peut potentiellement prendre place dans la culture de millions de personnes doit être assez jouissif et difficile à refuser. De Christopher Reeve à Robert Downey Junior (pris au hasard), les exemples sont nombreux de comédiens définitivement et à jamais associés à un ou plusieurs personnages de fiction.
14/06/2019 à 15:04
@prometheus
Nous on trouve ça intéressant : pas pour le clash, mais pour ce que ça révèle, discrètement, de l'opacité du système. Hollywood est une industrie, donc le business, les coûts, les budgets, la rentabilité, sont majeurs dans les discussions et analyses. Surtout à l'heure où les budgets marketing explosent et rendent les équations de plus en plus folles.
Pour les acteurs : rien de neuf. Un acteur reconnu, dit bankable, est une sorte de gage de succès, ou du moins de visibilité. Avant eux, il y en avait d'autres. La plupart de ces acteurs tournent des films très différents à côté, souvent moins vus, et difficile de leur en vouloir de tourner plusieurs blockbusters si on leur ouvre un boulevard.
14/06/2019 à 14:42
Franchement ces histoires de gros sous et autres règlements de compte via réseaux sociaux, on s'en tape. Ce sont des problèmes de riche. Par contre moi ce qui m'exaspère, ce sont ces acteurs interchangeables qui vont de franchises à fric en franchises à fric comme les 2 acteurs de ce MIB 3 vus dans Thor/Avengers, Chris Evans (4 fantastiques/Capt America) Chris Pratt (Avengers/ Jurassic World), Samuel Jackson (Avengers/Star Wars), Aaron Taylor (Kick ass/Avengers), Robert Downey jr (Iron Man/Sherlock Holmes) ou Johnny Depp (Pirates des Caraïbes/Animaux Fantastiques)...