Le grand rôle oublié de Robert Downey Jr : portrait camé par le papa d'American Psycho
Librement adapté du premier roman de Bret Easton Ellis, Neige sur Beverly Hills est une oeuvre clivante à bien égards, mais passionnante malgré tout.
Il n'y a rien de bien nouveau sous le soleil à ce sujet là : Hollywood nourrit une fascination profonde envers une jeunesse toujours plus débauchée. À ce titre, les partis-pris narratifs sont légion ; il est ainsi question de thématiques relatives au renégat de la société, aux conflits intergénérationnels, aux abus de substances en tout genre et autres joyeusetés symptomatiques d'une adolescence trop riche, trop blasée, trop noyée dans son propre spleen hormonal.
Alors forcément, lorsqu'un sale gosse a publié du haut de ses vingt-et-un printemps l'une des pierres angulaires du mouvement littéraire "Brack Pack", les studios se sont jetés dessus comme la misère sur le monde. C'est ainsi que le producteur Marvin Worth, officiant alors sous l'égide de feu la 20th Century Fox, s'est empressé d'acquérir les droits du fameux Moins que zéro pour la modique somme de 7500 dollars... et ce avant même que ledit bouquin ne soit commercialisé. S'ensuivit deux ans plus tard la diffusion sur grand écran de Neige sur Beverly Hills – une adaptation longtemps reniée par Ellis, certes –, lequel propose un anti-portrait du rêve américain associant vice et empathie.
- À lire aussi : notre dossier expliquant pourquoi American Psycho a failli tourner au désastre avec le casting de Leonardo DiCaprio
la cité des anges déchus
“Je ne veux pas de l'amour. Si je me mets à aimer des trucs, je sais que ça va être pire, que ça sera encore une chose qui me coûtera du souci. Tout est moins douloureux quand on n'aime pas." Ainsi peut se résumer l'oeuvre d'Ellis, dont l'apathie se veut le maître mot à mesure que les chapitres se succèdent. Une note d'intention plutôt cynique, on en conviendra, mais laquelle a largement participé au succès critique et commercial du roman à sa sortie en 1985.
Le récit s'articule donc autour de Clay, jeune universitaire aussi fortuné que désabusé. Sans chercher à le plaindre, mais sans franchement le condamner non plus, l'auteur décrit page après page le quotidien de ce préadulte indolent, plus soucieux d'entretenir son bronzage et sa cocaïnomanie que sa relation avec Blair, son ex-mais-pas-vraiment-ex petite amie. Aussi, le bougre appartient donc à cette catégorie magnétique de protagonistes un brin rébarbatifs, symboles d'une génération "suspendue au-dessus de l'abîme" ; celle qui ne croit plus au rêve américain auquel sa prédécesseure a été biberonnée, et erre désormais sans trop savoir comment tuer le temps.
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24/03/2024 à 13:23
Effectivement c’est assez difficile d’adapter B.E. Ellis au cinéma.
Malgré la bonne interprétation de Christian Bâle (comme d’hab quoi), American Psycho est vraiment une mauvaise adaptation du roman.
Pendant des années il y a eu aussi des rumeurs pour adapter Glamorama… et dans un sens, mieux vaut que cette tentative ait échoué.
Quant au film évoqué avec RDJ, ne l’ayant pas vu et n’ayant pas lu la nouvelle dont il est tiré, ça me donne bien envie de le voir
24/03/2024 à 12:26
Air América, je m'éclate à chaque fois que je le vois.
24/03/2024 à 12:04
Un classique sur le sujet. Probablement la meilleure performance de Robert avec Chaplin.
24/03/2024 à 10:52
Mouais, les mondes d'Ellis sont difficilement adaptables au cinéma (bon OK Les Lois de l'Attraction sont un bon contre-exemple) et ce film est bien faible par rapport à son modèle.
Je suis (du verbe suivre) Downey Jr depuis longtemps (depuis Air America en fait) et je le préfère largement dans Naturel Born Killers.