Cécile Breccia (Starship troopers 3)

Didier Verdurand | 10 octobre 2008
Didier Verdurand | 10 octobre 2008

Moitié française, moitié italienne, Cécile Breccia (prononcez Bretchia) est une parisienne qui n’avait sans doute pas imaginé qu’un jour, elle se retrouverait à combattre des cafards géants sur une autre planète.  C’est pourtant ce qui lui arrive dans Starship troopers 3, qui sort cette semaine en DVD. Rencontre avec l’une des plus jolies désinsectiseuses du monde.

 

 


 

 

Formation

Je suis née et j’ai grandi à Paris dans un environnement culturel. Mon père est réalisateur de documentaires, spécialisé dans l’Histoire. Ma mère était comédienne et aujourd’hui, elle est artiste-peintre. J’ai commencé à suivre des cours de théâtre en anglais dès l’âge de 8 ou 9 ans. Je suis passée dans pas mal de cours mais j’avais un tempérament plutôt rebelle et j’avais du mal à supporter l’autorité. Je voulais qu’on me donne des idées, pas qu’on me montre ce que je devais faire. J’ai même fait un scandale au Cours Florent mais je ne rentrerai pas dans les détails…

 

Le déclic

Avec une coach, Corine Blue. Elle a travaillé dans le cinéma, a elle-même été actrice et sait donc de quoi elle parle. En plus, elle est honnête avec toi, elle sait critiquer et n’est pas là pour caresser dans le sens du poil. Il y a eu aussi le Bilingual Acting Workshop où j’ai eu de très bons instructeurs, Elise McLeod et Chris Mack. J’ai tourné dans quelques courts dès l’âge de 18 ans, mais je ne pensais pas que cette voie me permettrait de gagner ma vie donc c’était plus pour m’amuser.

 

 


 

 

Premiers boulots

Dans le mannequinat, sans être un vrai mannequin car j’ai des formes et je ne peux pas défiler. Aujourd’hui, même si la tendance est au changement, c’est la mode de l’androgyne. J’ai travaillé aussi dans la publicité, toujours avec un souci d’esthétisme, et j’ai eu la chance d’en faire de très belles. L’ensemble m’a permis de pas mal vivre et pouvoir choisir mes projets en toute liberté. Au final, c’est quand même grâce à mon métier d’actrice que j’ai pu poser dans le Vogue italien, photographiée par Ellen von Unwerth. Une rencontre magique.

 

Premier long-métrage

C’est en 2005 qu’un directeur de casting a pensé à moi pour interpréter un petit rôle dans Président. La scène est courte et on me voit nue mais il y avait un jeu intéressant. Je pense qu’Albert Dupontel, dont je suis très fan, était moins à l’aise que moi pendant le tournage, c’était trop mignon… (rires) Ensuite, j’ai traversé une période creuse qui m’a poussée à écrire avec Corine Blue un one-woman-show. Je venais de terminer l’écriture lorsqu’un jeune réalisateur très talentueux me proposa un court-métrage dont le tournage était prévu à Ouarzazate. Pas de scénario, pas de budget, mais je me lance dans l’aventure qui déclenchera une rencontre importante…

 

 

 

 

 


 

 

Premier accouchement

Je me retrouve donc à Ouarzazate, sans connaître l’équipe, et je me balade près de la piscine de l’hôtel, à leur recherche. Wes Craven et Marianne Maddalena (productrice des Scream et du remake de La Colline a des yeux) prennent leur petit-déjeuner et m’envoie leur assistante pour me demander si je suis actrice. Oui, pardi ! Elle me répond que ça tombe bien parce qu’ils ne sont pas satisfaits d’une actrice et qu’ils aimeraient me faire passer une audition. Je vais à leur table et le contact passe bien. Ils me demandent si je sais crier… Un mois plus tard, je les retrouvais, pour accoucher d’un monstre ! Les effets spéciaux étaient tellement bien faits que j’avais l’impression de vivre la scène. J’ai hurlé toute la journée, c’était assez éprouvant. En même temps, j’étais ravie de découvrir le luxe d’une équipe américaine, tu es traitée comme une reine, il y a des assistants partout.

 

 

 

 

 


 

 

Premiers pas à Hollywood

J’avais bien sympathisé avec Marianne et quand elle m’a dit qu’il y allait avoir la Première à Los Angeles, j’ai décidé d’acheter un billet. Pour la première fois de ma vie, j’allais mettre mes pieds à Hollywood. Je sors de l’avion et file à la projection en jean, pour me retrouver au milieu de filles en superbes robes de soirée, du haut de leurs talons aiguille. (rires) A la sortie, je me fais accoster par un homme. « Bonsoir, je m’appelle David Lancaster et j’adore ce que vous avez fait dans le film. Il faut que je vous présente à un réalisateur ! » Encore un qui veut me draguer, je me dis en prenant sa carte. Le lendemain, Marianne me demande si j’ai rappelé David. « Il produit une suite de Starship troopers. » Je commence alors à y croire… Je rencontre Edward Neumeier, le réal, et il accroche. Mais c’était juste un ticket pour aller au casting une semaine plus tard, et une fois sur place, je découvre une flopée d’américaines attendant leur tour pour passer devant le « jury », composé de 12 membres de l’équipe, rien que ça ! Bref, je me lance et fais mon numéro, qui fait rire tout le monde. Je craignais qu’ils se foutent de moi mais je continue et à la fin, ils se lèvent et m’applaudissent. C’était un rêve, je décrochais le rôle sans trop y croire.

 

 


 

 

David m’avait parlé de Starship troopers 2 dans des termes peu élogieux. Il y avait une forte volonté de faire mieux avec ce troisième opus, qui marquait le retour de Casper Van Dien. Je sentais une bonne énergie autour du projet. Cela s’est vérifié sur le tournage, en Afrique du sud. De loin, Paul Verhoeven donnait son avis sur certains points, et je l’ai même rencontré à la post-synchro.

 

Retour en France

J’ai un petit rôle dans Cliente, je suis la seconde femme de l’ex-mari de Nathalie Baye. J’incarne une de ces minettes qui vont avec des mecs plus âgés, Richard Berry en l’occurrence… En France, on te catalogue très vite et on te cantonne à un type de rôle. On n’imagine pas qu’une jolie fille peut faire du kung fu ou être une serial killeuse. Je ne peux être qu’un mannequin ou une prostituée de luxe, ou plus simplement, la blonde à forte poitrine. D’ailleurs, vous me verrez dans Cyprien l’année prochaine ! J’ai pris un plaisir fou à travailler avec Elie Semoun, cela ne me dérange pas de jouer le jeu à fond, mais au bout d’un moment, on en a fait le tour. Je suis aussi une prostituée dans Le Missionnaire, mais pas de luxe. Une bonne vieille pute comme on les aime ! Du moment que ça me faire marrer, j’aime bien. (rires) Aux Etats-Unis, où je suis représentée par l’agence ICM, on me perçoit plus comme quelqu’un de malléable. J’ai un projet là-bas sur le feu mais tant que rien n’est signé, je ne vends pas la peau de l’ours. 

 

Propos recueillis par Didier Verdurand.

Photos de Côme Bardon.

 

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