Daredevil saison 2 : on a vu les premiers épisodes !

Daredevil fut une des plus jolies surprises de l’année 2015, et nous revient avec une saison 2 terriblement ambitieuse. Et une réussite identique ?

Le show produit et distribué par Netflix était parvenu à réhabiliter un héros abimé par une adaptation cinématographique ratée, imposer de véritables standards en matière de spectaculaire sur petit écran, proposer une vision adulte et mature d’un univers connu et trop souvent cantonné aux adaptations enfantines.

Soit un impressionnant tour de force, un peu diminué par des épisodes souvent trop longs, un rythme globalement un peu lourd pour rendre le tout aussi agile que son héros et des dialogues parfois bien indigestes. Or, la saison 2, non contente de débarquer à peine un an après son aînée, a choisi de dévoiler au cours de ses quelques épisodes deux personnages essentiels de la mythologie Daredevil : le Punisher et Elektra. Autant dire que le show prend des airs de véritable sauveur pour Marvel, en mettant en son centre trois de ses héros les plus maltraités sur grand écran.

Et après visionnage des deux premiers épisodes, force est de constater que l’équipe derrière Daredevil semble sacrément désireuse de surpasser son modèle établi l’an passé.

MEME JOUEUR FRAPPE ENCORE

Pour faire simple et éviter tout suspense inutile, on dira tout simplement qu’au cours de ses deux premières heures, il n’y a quasiment rien qui cloche à Hell’s Kitchen. De la réalisation, en passant par la photo, ou tout simplement du tempo (ultra-tendu) imposé par ces épisodes, le spectateur a droit à un véritable grand huit.

Nous retrouvons donc Matt Murdoch (le toujours brillant Charlie Cox), qui a beaucoup gagné en assurance. Il a débarrassé son quartier du ténébreux Fisk, son alter ego Daredevil jouit d’une grande popularité. Il se sent invincible et jouit de son rôle de protecteur des damnés de la Terre. Mais l’arrivée d’un anonyme qui dézingue avec professionnalisme et sans aucune pitié des pans entiers de la pègre va venir bouleverser ses convictions et son illusion de contrôle.

Trop sûr de lui, coincé dans une posture narcissique et très loin de l'humilité de ses débuts, le personnage de Charlie Cox gagne ainsi en épaisseur et en finesse dans ses relations aux autres, alors que l'intrigue s'apprête à le propulser au coeur d'un véritable champ de bataille. Ce nouveau Daredevil s'annonce plus subtil, noir etambigu que précédemment, et c'est là un formidable terreau pour le déferlement de violence qui l'attend.

SHOOT THEM UP

Oubliez le lent crescendo de la première saison, cette nouvelle fournée d’épisodes met les pieds dans plat du Punisher. Il ne faut que quelques minutes au show pour nous introduire le personnage et nous révéler toute sa puissance létale. On pouvait légitimement se demander si Jon Bernthal (Shane dans Walking Dead) avait les épaules pour un rôle aussi iconique, mais la série le traite avec une remarquable intelligence.

La mise en scène joue avec sa silhouette, les angles et la composition de l’image, pour en faire une entité insaisissable, sur le point de détoner, plutôt que de faire passer son interprète pour un colosse. C’est donc à un Punisher plus instable, plus félin également, que nous avons droit dans cette version de Daredevil. Un personnage pensé pour correspondre aux canons d’une série qui aura su discrètement mais sûrement réinventer les codes de l’univers Marvel.

Les scénaristes auront donc très rapidement joué la carte de la confrontation et offrent ainsi à leur héros un adversaire à sa démesure, qui ne s’encombre pas de discours inutiles et va droit au but. Les deux épisodes que nous avons pu découvrir sont donc de belles leçons d’efficacité, où les chorégraphies des combats et la violence sèche font toujours des merveilles.

TENIR LA DISTANCE

Même les seconds rôles sont traités avec plus d’intelligence que précédemment, notamment Foggy, désormais capable de faire avancer l'intrigue avec bien plus de fluidité. Tout au plus note-t-on encore des dialogues parfois trop fonctionnels ou sur-écrits (lors des échanges avec la police notamment).

Après cette entrée en matière aux airs d’uppercut, on espère désormais que la nouvelle saison parviendra à garder le rythme. Car c’est là le nerf de la guerre t le grand chantier auquel devra s’attacher Daredevil saison 2. Mais au vu de la gestion du suspense et des cliffhangers en ce début de saison, on est en droit de penser que Netflix a retenu la leçon et nous a concocté un divertissement encore plus intense et resserré que précédemment.

On se retrouve très prochainement, pour vous donner notre verdict sur l’ensemble de la saison.