Betty, portrait d'une nana pas si ugly

Maud Desmet | 15 avril 2008
Maud Desmet | 15 avril 2008

Betty, c'est un peu à 23 ans, ce qu'on était tous à 15, quand on traversait la pire période de notre adolescence : goût vestimentaire proche du chaos, coiffure destroy, monture de lunettes piquée à mamie, et surtout, le cauchemar esthétique de n'importe quel adulte ayant une vie sociale : un appareil dentaire ! Derrière ce portrait physique peu flatteur, on s'en doutait, il y a bien sûr un coeur en or. La chica est sincère, futée et dévouée. Toutes les qualités qui vont faire d'elle l'assistante rêvée de Daniel Meade. Et même, un peu plus, puisque la romancière à succès interprétée par Salma Hayek, Sofia Reyes, verra en elle les prémices d'une future journaliste talentueuse et atypique. Ses handicaps (son physique, sa maladresse), Betty en fait des armes, et plutôt redoutables. C'est pour ça qu'on l'aime, parce que c'est exactement ce que l'on aurait voulu faire, nous aussi, lorsqu'on était en pleine crise d'adolescence.

 

 


 

 

Le couple amical qu'elle forme avec Daniel Meade, façon La Belle et La Bête inversé, est plutôt savoureux, sans doute parce que totalement improbable. Là encore, Betty réalise le désir inavoué de l'adolescent en pleine puberté, fréquenter la star du lycée. Ce qu'est, à coup sûr, un Daniel Meade, un brin frimeur, dragueur invétéré et immature, mais finalement craquant en grand garçon incapable de se débrouiller sans les bons conseils de sa Betty.

 

Leur duo mal assorti, dont la relation n'est pas fondée sur le sexe ou les sentiments, est finalement assez inédit dans l'univers des séries télés. A eux deux, ils remuent le shéma habituel des relations hommes/femmes sur le petit écran. C'est même à une inversion des rôles de chaque sexe à laquelle on assiste parfois, tout éhabi par cette modernité de ton. C'est, en effet, Daniel qui confie ses peines de coeur à Betty et qui n'arrive pas à compartimenter vie privée et vie professsionnelle, reproche souvent adressé à la gente féminine. Derrière ses habitudes de coureur de jupon, il y a une réelle fragilité et un désir profond de s'engager, qui d'ailleurs ne jouera pas toujours en sa faveur. Betty quant à elle, est défintivement celle qui mène la danse et porte la culotte, autant avec son patron, qu'avec ses amoureux, très souvent éconduits ou en mal d'attention parce que l'ambitieuse Betty privilégie sa carrière professionnelle. Grâce à cette relation entre Daniel et Betty, Ugly Betty transcende les habituels stéréotypes liés aux deux sexes, d'une façon rafraîchissante et nouvelle, et, surtout, sans jamais oublier de s'en amuser.

 

 

Retrouvez la critique de la saison 1 d'Ugly Betty en cliquant ci-dessous : 

  


 

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