FBI : Portés disparus - Saison 4

Stéphane Argentin | 19 septembre 2006
Stéphane Argentin | 19 septembre 2006

Reprenant très précisément là où s'était arrêtée la saison précédente, à savoir l'embuscade dans laquelle étaient tombés Danny et Martin alors qu'ils transféraient un prisonnier, la quatrième saison de FBI : Portés disparus démarre sur les chapeaux de roue puisque Martin fera en effet les frais de ce traquenard. Non pas définitivement, les scénaristes n'étant visiblement pas encore près à se débarrasser pour de bon de l'un des personnages principaux, mais le pauvre Martin aura bien du mal à se remettre de ses blessures, d'ordre plus psychologiques que physiques, bien que cet arc narratif qui, tout comme les saisons précédentes, part d'une bonne volonté d'impliquer toujours un peu plus les personnages, aurait gagner à être exploiter davantage (Martin s'en remet in fine pratiquement en un claquement de doigts).


Eric Close

Les galipettes entre ce dernier et Samantha étant terminé depuis l'an passé, tout comme les problèmes de santé de Vivian (Danny quant à lui poursuivant son train-train quotidien sans le moindre nuage à l'horizon), ne reste donc plus que ce bon vieux Jack pour s'en prendre plein la tête… une fois de plus ! À tel point que ce dernier risque bientôt de devenir le nouveau John McClane de la télévision tant la poisse ne cesse de lui retomber inexorablement dessus chaque année ! Après son divorce, Jack va donc devoir faire face à l'Alzheimer de son père. Les scénaristes, visiblement conscients qu'ils tournent là aussi en rond, décident donc d'en finir avec cet arc narratif qui nous offrira un dernier face à face mémorable entre deux grands comédiens (Anthony LaPaglia et Martin Landau) pour pouvoir mieux passer à la suite : le Phoenix qui renaît de ses cendres. En l'occurrence, le Phoenix de Jack va prendre les traits de Mary Elizabeth Mastrantonio dès le neuvième épisode et nous offrir enfin un petit brun de soleil au milieu de cet océan de noirceur. Car avouons-le, la série n'a pas franchement été très joyeuse jusqu'à maintenant. Et bien que le ton général reste à l'austérité, quelques petites pointes d'humour seront néanmoins de la partie, notamment au travers d'un running gag de cravates (si tant est que l'on puisse le qualifier ainsi) ou encore au cours de cette affaire d'une lesbienne agoraphobe (4.17 – Check your head) où Danny et Jack iront même jusqu'à pousser la chansonnette.


Mary Elizabeth Mastrantonio et Anthony LaPaglia

Quelques autres épisodes sortent également du lot au cours de cette quatrième saison : les réminiscences du 11 septembre avec comme fond musical le légendaire The End des Doors (4.2 – Safe), une histoire de pédophilie poignante grâce, entre autres, à l'excellente interprétation de Gordon Clapp (NYPD Blue) en guest star (4.7 – The Innocents), une double disparition à la limite du politiquement correct sur les inégalités raciales (4.23 – White balance) qui a de plus le bon goût de ne pas fournir l'ensemble des solutions toutes cuites, ou encore le season finale (4.24 – Crossroads) qui tente non seulement de prendre le principe de la disparition à rebrousse-poil (l'histoire commence par la fin, ou presque) mais implique à nouveau directement ce pauvre Jack opposé à un méconnaissable Jason Priestley, à mille lieues de son Brandon Walsh gentillet de Beverly Hills.


Jason Priestley et Anthony LaPaglia

Mais c'est sans conteste le septième épisode, A day in the life, qui ressort grand gagnant et constitue à ce jour le tout meilleur de la série. Dernier épisode écrit en solo par le créateur de FBI : Portés disparus, Hank Steinberg, parti depuis s'occuper de The Nine sur une chaîne concurrente (ABC), l'histoire de ce couple effondré par la disparition de leur fils nous plonge plus que jamais au cœur de l'intrigue en nous plaçant aux côtés des parents et non des enquêteurs. Résultat : le téléspectateur se retrouve tout aussi frustré et dans le même état de désarroi que ce couple en apprenant uniquement ce que les agents du FBI veulent bien leur communiquer à mesure que l'enquête progresse et que le temps passe. Un bon exemple de la qualité d'écriture dont est capable de faire preuve Steinberg en matière de dramaturgie des personnages et un présage de bon aloi pour sa future création télévisée, The Nine.


De gauche à droite : Enrique Murciano, Poppy Montgomery et Marianne Jean-Baptiste

Le reste de la saison propose quant à elle, comme toujours pour ce type de show procédurier, des hauts et des bas. Le plus bas de l'année en question étant sans contexte à mettre au crédit de la nouvelle recrue, Elena Delgado, transfuge des forces de polices motivé par un allusif « on a besoin d'une personne de plus » de Jack mais dont l'utilité reste à démontrer par-delà une certaine égalité des sexes (3 hommes et 3 femmes dans l'équipe désormais) ou encore ethnique (il y avait déjà une noire, il ne manquait donc plus que l'autre « minorité » américaine : une espagnole). Les producteurs ont-ils vu là l'opportunité de « caser » à l'écran une nouvelle petite bombe hispanique suite au succès critique et public que Desperate housewives et la présence d'une certaine Eva Longoria au générique ? Sans doute, d'autant que la miss en question, Roselyn Sanchez, d'origine portoricaine, a déjà été épinglée dans différents classements « hots » type Maxim et autres FHM dont raffolent les mâles en rut ! Bref, jolie pour les yeux (encore que le tailleur de rigueur ne permette pas vraiment d'admirer les formes de la miss), beaucoup moins pour la série en elle-même, d'autant plus que le temps de présence à l'écran de la belle ne doit guère excéder en tout et pour tout les 60 à 70 minutes au cours de cette quatrième saison.


Roselyn Sanchez et Anthony LaPaglia

On attendra donc désormais de découvrir où les scénaristes et le nouveau show runner, Greg Walker, vont bien pouvoir mener leur barque sans la présence du créateur Hank Steinberg à la barre, notamment dans la nouvelle orientation autour de la vie privée de Jack Malone. L'équipe de FBI : portés disparus parviendra-t-elle à maintenir le cap la saison prochaine tout comme elle a su le faire cette année avec une audience globale stable par rapport à la saison précédente outre-atlantique (cf. le classement 2005) ? Rendez-vous l'an prochain pour le découvrir…

FBI : Portés disparus : Tous les dimanches soirs sur France 2 à 20h50.


Roselyn Sanchez ou la nouvelle plante verte décorative inutile du FBI.
Disponible en poupée gonflable dans l'édition limitée du DVD de la saison 4 ?

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