Somehow, Thanos returned
Que ce soit avec Captain America ou Iron Man, l’auteur Christopher Cantwell (également connu pour avoir co-créé l’excellente série Halt and Catch Fire) est parvenu à proposer des aventures révisant l’identité des super-héros de Marvel. Et avec Thanos : Le Retour du Titan Fou, le scénariste explore à nouveau ces réflexions qui sont déjà sa marque de fabrique, avec un des antagonistes les plus emblématiques de cet univers.
Le monsieur (qui a déjà écrit une courte histoire percutante sur le méchant) ne présente pas le colosse couleur jus de raisins simplement comme un brutal antagoniste. Il en fait un tyran en quête de sa raison d’être.

Car à la suite de sa réapparition mystérieuse, le bad guy violet se met en tête de retrouver la seule qui trouve grâce à ses yeux : l’incarnation de la Mort. Mais ce comics n’est pas une histoire d’amour, c’est même l’inverse. Thanos doit en effet autant affronter la nouvelle formation des Illuminatis (constituée d’Iron Man, Doctor Strange, Blue Marvel, Mister Fantastic et Emma Frost) que la crise existentielle de celle qu’il aime.
Le problème du Retour du Titan Fou, c’est que ce comics n’a pas vocation à exister par lui-même. Il sert essentiellement de prologue à un gros crossover Marvel publié durant l’été qui voit Thanos partir (encore) à la cueillette des Pierres d’Infinité. Dans cette optique, le discours – pourtant accrocheur et réussi posé par Cantwell – passe au second plan. Et c’est bien regrettable.

Thanos, la Mort dans la peau
Aux visuels de ce comics, on retrouve un Luca Pizzari particulièrement inspiré. Cet illustrateur au style expressif est habitué de la Maison des Idées. On l’a vu par exemple sur du X-Men, mais aussi Conan le Barbare et Star Wars : Darth Maul – Black, White & Red. Le choix de cet artiste est malin puisque son trait plein de vie apparaît comme idéal pour incarner cette histoire où la Mort rêve de devenir humaine.
Et en seulement quatre chapitres malheureusement bien trop courts, le bonhomme donne tout avec générosité. On y voit Thanos se frotter contre chaque Illuminati dans des séquences hallucinées et explosives ; l’occasion de présenter au passage cette équipe inédite et leurs relations. Au milieu de toute cette destruction ininterrompue, Pizzari trouve même un peu de place pour de rares gags aussi décalés qu’inattendus.

Ces planches éclatantes grâce au travail de la coloriste Ruth Redmond prennent plus de force encore face aux cases du point de vue de la Mort. Illustrées avec plus de sobriété par German Peralta, ces scènes sont imprégnées d’une forme de noirceur mélancolique. La dépression que traverse la Faucheuse se voit ainsi élégamment mise en image.
Malgré le peu de pages et le poids du cahier des charges de l’éditeur Marvel, Thanos : Le retour du Titan Fou se présente comme une lecture intéressante du fameux vilain. Christopher Cantwell, German Peralta et Luca Pizzari arrivent à insuffler une âme rafraîchissante à un comics qui aurait pu être très convenu et prévisible.
Thanos : Le Retour du Titan Fou est disponible depuis le 11 septembre 2024 chez Panini Comics France.
