Cyberpunk ne méritait pas tant de haine, selon CD Projekt

Selon le studio polonais CD Projekt, détester Cyberpunk 2077 était à la mode lors de sa sortie et le jeu ne méritait en réalité pas tant de haine.

Ces dernières années, rares ont été les lancements de jeux aussi catastrophiques que celui de Cyberpunk 2077. La déception du jeu, lors de sa sortie, fut au moins à la hauteur des attentes démesurées qu’il avait suscitées et cela n’a pas été sans graves conséquences pour CD Projekt. Après avoir conquis le monde du RPG grâce à The Witcher 3, le studio polonais a vécu une chute difficile. La faute à un titre techniquement à la ramasse, bugué jusqu’à la moelle et aux ambitions bien moindres qu’attendu.

Il aura fallu du temps et du recul pour faire l’autopsie de cet échec, en comprendre l’origine et les éventuels coupables. Après plus d’un an de patchs, d’excuses et de promotions, Cyberpunk 2077 a lentement regagné l’estime des joueurs, la fureur générale s’étant calmée. Il aura fallu tout de même attendre le coup de main de Cyberpunk : Edgerunner, excellente série dans l’univers du jeu, pour relancer ses ventes et lui donner une chance de laver sa réputation. À présent que le studio est apparemment sorti de sa mauvaise passe, CD Projekt conteste désormais la sévérité avec laquelle Cyberpunk 2077 a été traité à sa sortie.

"This is fine."

Cyberbully 2077

En dépit du désastre, la franchise Cyberpunk n’a pas été lâchée par CD Projekt et son sauvetage a finalement porté ses fruits. Un DLC pour le jeu, Phantom Liberty, fait désormais l’objet de grosses attentes et une suite a été officialisée. Pourtant, le violent lynchage qu’a subi Cyberpunk 2077 entre 2020 et 2021 aurait pu suffire à décourager bon nombre d’entreprises. Mais apparemment, la firme polonaise n’aurait jamais perdu la foi, convaincue que son jeu était bien meilleur (et jouable ?) que ce que tout le monde pouvait en dire.

Michał Platkow-Gilewski, vice-président de la communication de CD Projekt, s’est récemment confié à GamesIndustry.biz à ce sujet :

"Je pense que Cyberpunk 2077 était meilleur que ce qu’on en a dit à son lancement. Même les premières critiques étaient positives. Ensuite, c’est devenu cool de ne pas l’aimer. [...] C’était ça le moment le plus difficile, nous ne savions pas ce qui se passait. Nous savions que le jeu était génial, même si on devait l’améliorer et qu’il nous faudrait prendre du temps pour faire les choses bien. Et cela nous a pris beaucoup de temps, mais je crois que nous n’avons jamais été abattus."

Studio Trigger et Imaishi à la rescousse 

Soyons honnêtes, il est vrai que Cyberpunk 2077 n’était pas la calamité que certains voulaient que le jeu soit, même à sa sortie. Bien qu’effectivement très bancal et en deçà des attentes, certains ont, à l’époque, terminé avec plaisir le jeu sur PS4 – en témoigne l’auteur de ses lignes. Et peut-être qu’effectivement... il était plutôt bien vu de lapider le jeu, sans même y avoir trop touché, pour suivre la tendance du moment. On ne compte plus les vidéos sur YouTube qui cartonnaient en ne faisant qu’exhiber les bugs du jeu ou en se moquant de lui.

Néanmoins, certains faits ne peuvent être démentis ou excusés. Rien ne justifie par exemple la politique de crunch déplorable de la part du studio polonais (avant et après la sortie du jeu) qui a sacrifié sur l’autel de la productivité, la santé de ses équipes de développeur. Une cause parmi d’autres de la piètre qualité technique de leur jeu et qui elle, aurait pu être évitée.

Idris Elba dans Phantom Liberty, le prochain DLC de Cyberpunk 2077

de nouvelles promesses 

Sans compter l’incompétence présumée de Quantic Lab (prestataire QA qui leur aurait donné un rapport faussé des bugs), le studio n’a ainsi pas su évaluer la charge de travail exigé à ses équipes en trop peu de temps, et cela s’est justement retourné contre lui. Par ailleurs, Platkow-Gilewski a ajouté quelques mots en réponse à ces reproches :

"C’est difficile de changer les façons de faire d’une entreprise quand on a une date limite et qu’il faut sortir son produit à temps. Ce n’était pas le bon moment et tout le monde attendait le jeu. [...] Mais je constate que désormais, on a changé nos méthodes et qu’on ne répétera pas les mêmes erreurs."

Ce serait en effet dans l’intérêt commun que cela soit le cas. CD Projekt a de multiples projets à venir (dont certains connaissent déjà des soucis de production) et doit absolument redorer son blason afin que les joueurs soient présents à chacun de ces futurs rendez-vous. La qualité du DLC Phantom Liberty, qui sort le 26 septembre prochain, sera ainsi déterminante pour la suite.