Avec Jurassic World : Renaissance, le scénariste David Koepp a tenu à éviter une erreur classique commise par les suites de grandes franchises.
En troquant les scientifiques un peu gauches et les théoriciens du chaos contre un dresseur de raptors à moto, la saga Jurassic World a longtemps sacrifié la science-fiction contemplative de nerds sur l’autel du blockbuster musclé. L’annonce du retour de David Koepp, plume historique de Jurassic Park et de sa suite Le Monde Perdu, avait pourtant ravivé un espoir : celui d’un nouvel épisode où les personnages auraient un peu plus de densité que les dinosaures en images de synthèse.
Mais Jurassic World : Renaissance n’a pas du tout signé un retour à la glorification des geeks du premier film. Il s’agit d’un film d’action pur jus, où l’on court, explose, survit (même si certains personnages étaient censés mourir dans Jurassic World 4), mais sans la moindre velléité de philosophie. Qu’à cela ne tienne, l’une des exigences de David Koepp tenait justement à ne pas rejouer la partition de la saga d’origine, et encore moins celle de son deuxième acte. Sur ce point, l’objectif est atteint.
On s’tient au Jurassic World 4
Lors d’un entretien accordé à IndieWire, David Koepp a affirmé sans détour que Jurassic World : Renaissance ne devait surtout pas ressembler à Jurassic Park 2 : Le Monde Perdu. Et plus encore, il devait à tout prix éviter de tomber dans le cliché de la suite plus sombre et torturée que son modèle initial. Koepp souhaitait retrouver l’émerveillement du premier Jurassic Park :
« Je voulais retrouver le ton du premier film. […] Le Monde Perdu est une suite, donc c’est devenu plus sombre. […] Les suites deviennent plus sombres, on n’y peut rien. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est toujours le cas. Moi, je voulais retrouver le ton de l’original, parce que j’avais envie que ce soit fun. J’avais envie de recréer ça… mais c’est peut-être quelque chose que je savais faire à 30 ans, et pas forcément aujourd’hui. »

La déclaration de David Koepp est louable, mais dans les faits, Jurassic World : Renaissance est bien loin du premier opus. Ce n’est pas un drame intimiste sur fond de fossiles, mais un rouleau compresseur calibré pour les multiplexes. Si le personnage incarné par Jonathan Bailey assume sur le papier une fonction de nerd dans la lignée d’un Alan Grant ou d’un Ian Malcolm, il reste inscrit dans une action permanente.
Peut-être que l’intention de Koepp n’était pas de revenir à la lettre du premier film, mais à son esprit, avec un mélange de danger, de science et de panique permanente, où les personnages existent par autre chose que leurs compétences martiales. Au moins, cette suite évite les pièges de l’auto-parodie, de la répétition molle et du fan-service à outrance.
Par contre, on a quand même eu droit à un dinosaure/xénomorphe/bélouga, et ça, on s’en serait bien passé. Jurassic World : Renaissance est dans les salles de cinéma depuis le 4 juillet 2025.