Après la déception Ça : Chapitre 2, Jessica Chastain revient au cinéma avec un film d’horreur intitulé Incidents Around the House.
Le mot « horreur » résonne avec plusieurs films dans la carrière de l’excellente Jessica Chastain. Mais laissons de côté le sens figuratif et des choses comme X-Men : Dark Phoenix, 355 et Le Chasseur et la Reine des glaces pour parler au premier degré de son petit appétit pour le « cinéma de genre ».
En 2013, elle était dans Mama, premier film d’Andrés Muschietti produit par Guillermo del Toro, où elle affrontait une présence maternelle maléfique qui en voulait aux enfants de son compagnon. Et en 2019, elle a retrouvé le cinéaste pour un film alors très attendu : Ça : Chapitre 2, suite et fin de l’adaptation du livre culte de Stephen King où elle incarnait Beverly Marsh adulte.
La déception a été générale. Côté artistique, ce deuxième film a raté à peu près tout ce qui pouvait être raté. Côté business, il s’est « contenté » de 473 millions au box-office, très loin des 704 millions du premier… qui avait pourtant coûté deux fois moins cher. Mais de l’eau a coulé sous les ponts et Jessica Chastain va replonger dans l’horreur avec un film intrigant, qui rappelle un peu… Mama.

MAMA MIA
Deadline annonce que Jessica Chastain a signé pour tenir le premier rôle du film d’horreur Incidents Around the House, avec du beau monde puisqu’il sera réalisé par Rob Savage (Host, Dashcam, Le Croque-mitaine), et écrit par Nathan Elston (The Deuce, Succession). Le long-métrage sera produit par Atomic Monster (la boîte de James Wan, réalisateur de Saw et Insidious) et Blumhouse (le studio spécialiste du genre, derrière Paranormal Activity, American Nightmare, Invisible Man, M3GAN…).
Incidents Around the House est adapté d’une nouvelle de Josh Malerman, qui raconte une histoire de maison hantée du point de vue d’une petite fille de 8 ans, Bela. Vivant avec son père, sa mère et sa grand-mère, l’enfant est persécutée par une entité surnommée « l’autre maman ». Chaque jour, elle lui demande si elle peut lui ouvrir son cœur.
Quand d’horribles incidents se produisent dans la maison, Bela comprend que « l’autre maman » perd patience. Et qu’elle ne reculera devant rien pour qu’elle lui dise oui, quitte à massacrer sa petite famille.

Oui, ça rappelle légèrement Mama, où deux enfants étaient gentiment persécutés par une maman-fantôme-flippante qui ne cherchait qu’à répandre son amour. Et qui était capable de tuer tous ceux qui se mettaient sur sa route, notamment Jessica Chastain qui jouait la mère de substitution des mômes.
Au-delà du talent de l’actrice, le meilleur argument d’Incidents Around the House reste le réalisateur Rob Savage. Il avait attiré l’attention pendant la pandémie avec Host, malin petit film d’horreur de même pas une heure en found footage, qui mêlait spiritisme et Zoom. Tourné pour un budget dérisoire, Host avait rencontré un joli succès à son échelle, lui permettant d’enchaîner avec Dashcam : un autre film d’horreur avec un procédé similaire (des images filmées au téléphone par le personnage, qui livestream le cauchemar).
En 2023, il avait officiellement mis un pied dans l’industrie avec Le Croque-mitaine, adaptation de Stephen King produite avec un budget de 35 millions, et qui avait encaissé plus de 80 millions de dollars au box-office. Espérons qu’il fera mieux avec Incidents Around the House, puisque ce Croque-mitaine était un peu trop facile et classique.
Perso je n’ai pas trouvé le diptyque « ça » de Muschietti aussi raté que tout ce qu’on a attendu. Bien sûr le croquemitaine clownesque est un peu foireux avec ses apparitions saccadées, bien sûr les deux films ne font pas autant peur qu’à la lecture du roman, notamment dans la 2ème partie avec l’affrontement final dans les égouts.
Mais ils ont capté la veine de l’écriture de King, et ils ont réussi à aller à l’essentiel du roman, à savoir le passage de l’enfance à l’âge adulte en affrontant nos peurs enfouies. Les personnages sont réussis, l’histoire est bonne et la reconstitution de Derry version années 80 est géniale. Le roman est bien trop ample pour être exactement retranscrit à l’écran, c’est impossible. Mais pour moi cette adaptation est bien meilleure et adulte que le téléfilm gentil des années 90.