La fête du cinéma a battu son plein, ainsi qu’un record absolu en termes de fréquentation. On dit merci aux français Un p’tit truc en plus et Le Comte de Monte-Cristo.
Quiconque fréquente régulièrement les salles obscures sait que La fête du cinéma vient de se terminer. Créée sous l’impulsion du ministère de la Culture et de la Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF), la première fête du cinéma date du 14 juin 1985. Le principe ? Proposer des billets à prix très réduit pendant une période de temps très courte. À l’époque, le ou la cinéphile boulimique se munissait d’un carnet-passeport valable une seule journée, lui permettant d’enchainer les films au prix de 1 franc la séance. Ce fut un franc-succès : 1,4 million d’entrées sur la seule journée du 14 juin.
Depuis, le concept a évolué, connu plusieurs changements, jusqu’à l’édition 2024, qui s’est tenue sur une période de quatre jours, du 30 juin au 3 juillet. Les Français ont pu profiter de la plupart des films à l’affiche pour seulement 5 euros. Et ils ne sont pas fait prier. L’opération est un énorme succès, un record même, annoncé par la FNCF via un communiqué de presse.
Le P’tit truc en plus de la Fête du cinéma 2024
C’est bien simple : en presque 40 ans d’existence, elle n’avait jamais enregistré autant d’entrées : 4,6 millions ! Dès la première journée, le dimanche, ce sont 1,450 millions de spectateurs qui ont profité de l’offre. Et la fréquentation est restée extrêmement haute tout au long des 4 jours : près de 800 000 entrées le lundi, (50 % de plus que les mêmes journées des 10 précédentes éditions !), 1,1 million le mardi et 1,3 million le mercredi.
Un véritable carton et une hausse de 50% par rapport à 2023. Selon le CNC, il faut remonter à 2009 pour trouver le précédent record, quasiment au même niveau. Il y a quinze ans donc, le grand public avait été attiré en masse par un trio de superproductions américaines constitué de L’Âge de glace 3, Transformers 2 et Very Bad Trip. En 2024, ce sont également plusieurs énormes succès qui ont permis aux multiplexes d’écouler leurs stocks de pop-corn. À la différence qu’ici, ils sont en bonne partie français.

Certes, Vice-Versa 2 a joué un rôle énorme, puisque le film Pixar dévaste actuellement tout sur son passage, aussi bien aux États-Unis qu’en France. Chez nous, il a déjà (à l’heure où sont écrites ces lignes) dépassé les 4 millions d’entrées. Sur la seule semaine du 26 juin, il a frôlé les 2 millions d’entrées, soit presque autant que lors sa première semaine d’exploitation. Merci la Fête du cinéma. Mais il n’était pas seul. Deux films bien de chez nous ont aussi contribué à la réussite de l’évènement.
En premier lieu, Pathé a eu le nez creux en attendant cette période pour sortir Le Comte de Monte-Cristo. Le blockbuster avec Pierre Niney en a profité pour largement dépasser la barre du million d’entrée après une semaine d’exploitation. Et puis bien sûr, il y a l’increvable Un p’tit truc en plus, qui ne quitte pas le sommet du box-office depuis neuf semaines et a vu son nombre d’entrées encore augmenter de 26,8% la semaine de la Fête du cinéma, ce qui lui a permis d’atteindre le score vertigineux de 8,4 millions. Il va sans dire qu’il s’agit d’un véritable phénomène, qui a peu de chance de se faire détrôner cette année.

Destination ciné (pour de vrai)
La Fête du cinéma est venue booster un circuit de salles particulièrement en forme, lequel a en plus accueilli les premières séances du nouveau Sans un bruit. Plus globalement, elle a rassuré les divers commentateurs, observateurs et acteurs de l’industrie, qui se posent la même question en boucle depuis des mois : la crise du COVID a-t-elle perturbé à jamais les habitudes des françaises et des français ?
Ce 30 juin n’a pas seulement été la meilleure journée pour la Fête du cinéma depuis 20 ans : c’était aussi la meilleure journée pour le cinéma tout court depuis… 2019 ! Mieux encore, cette édition a fait un score 50% supérieur à celui des 3 éditions pré-pandémie. Une bonne nouvelle qui s’inscrit dans un mois de juin plus qu’honnête. Selon le CNC, il a atteint les 13,18 millions d’entrées cumulées, mené, une fois de plus, par Vice-Versa 2 et le surpuissant Un p’tit truc en plus.
Le mois d’avril avait été plus compliqué. Mais ce début d’été prouve encore, après une pandémie et quelques déconvenues, que les Françaises et les français sont toujours très cinéphiles. D’autant qu’arrive à grands pas un mois de juillet particulièrement prometteur, avec la suite de l’exploitation du Comte de Monte-Cristo, le film d’animation familial Moi, moche et méchant 4 (qui a tout pour prendre le relai de Pixar) et bien sûr la grosse berline made in Marvel Deadpool & Wolverine.
Je crois que le message des Français est clair : baissez le prix des places pour que les gens puissent retourner massivement voir des films en salle.
Donc il va falloir attendre la fête du cinéma, soit une fois par an, pour que la fréquentation des salles augmente.
C’est très bien… sauf qu’encore une fois, les chiffres sont en trompe-l’œil.
Si vous avez 10 films qui cassent tout au box-office sur une année, ça fait peut-être gonfler les chiffres au global mais si c’est pour s’apercevoir que 95% de la production se vautre totalement, je ne sais pas s’il y a vraiment lieu de se réjouir au bout du compte.
C’est peut-être une bonne nouvelle pour les exploitants ou pour le CNC, mais pour les boîtes de prod’, c’est moins certain.
Tant mieux si les gens retournent en masse au ciné, quel que soit le film.
J’ai une question cependant concernant cette fête du cinéma où la place est à 5€ : quel impact sur les recettes du film ?
En particulier pour un film comme Monte Cristo qui doit « faire du chiffre » pour se rembourser, faire un million d’entrées à 5€, même si ça donne un gros élan pour la suite, ça relève d’autant plus le seuil de rentabilité du film non ? Quelle partie est la plus « lésée » en termes de recettes pures sur un évènement comme la fête du cinéma ?
En-ce surprenant, je suis allé en famille voir Vice Versa : 20 euros face à un petit 45/50 euros en temps normal hors boisson et autres pop-corn. Les gens adorent aller au ciné (il y a 25 ans, j’étais un des premiers abonnés UGC illimité) mais c’est devenu tellement cher.
Topissime !!! Vive le cinéma et que cette très bonne nouvelle se répète