Le Saint est aux cieux : Roger Moore est mort
C'est un des embassadeurs parmi les plus célèbres de la culture populaire de la seconde moitié du XXème sièccle qui vient de disparaître et sans doute l'incarnation la plus attachante de James Bond. Roger Moore est mort.
Succédant à Sean Connery, alpha-mâle rugueux et souvent monolithique, Roger Moore va nuancer le personnage de 007, jusqu'à l'amener sur les rivages de la comédie, quitte à patauger régulièrement dans le pastiche. Connery était conquérant et brutal, Moore sera charmeur et badin, louvoyeur, volontiers égrillard, se tenant toujours à distance de ses propres actions, invitant déjà le spectateur à entrer dans un univers déréalisé et méta.
Les 7 aventures de Bond auxquelles il participa ne comptent pas franchement parmi les meilleures, mais sont pourtant traversées de séquences d'anthologie, dont la folie douce, l'esthétique kitschouille et la propension au postiche marqueront plusieurs générations de spectateurs. Des scènes spatiales de Moonraker, en passant par les commandos de femmes d'Octopussy (un film dont même le titre laisse interdit, entre admiration et WTF sublime), sans oublier un combat à la hache avec un Christopher Walken halluciné au sommet du Golden Gate de San Francisco, le Bond de Moore se rapproche parfois dangereusement de sa future parodie, sorte de pré-Austin Powers, dont le charme mielleux est aujourd'hui un emblème nostalgico-libidineux.
On ne badine pas avec l'amour James
Il fut contemporain de la première grande écrise identitaire du personnage inventé par Ian Flemming. Alors que les blockbusters prennent leur envol et que la science-ficiton (succès de Star Wars oblige) se répand, la saga Bond doit se réinventer. Suivront des gadgets de plus en plus aberrants, des kilotonnes de James Bond Girls, des plans de contrôle de l'univers complètement timbrés et des scénarios pour le moins... exotiques.
Vers l'infini de Moonraker, et au-delà !
Mais Roger Moore fut bien plus que cette incarnation surannée de 007. Il atteint une renommée internationale dès les années 60 avec Le Saint, série culte, racée et à l'élégance indémodable, qu'une abominable adaptation ciné avec Val Kilmer ne suffit pas à déboulonner.
Un des rôles les plus séduisants et mémorables de l'acteur fut celui de Brett Sinclair dans Amicalement vôtre, dandy millionnaire et proto-agent secret, agissant en duo avec Tony Curtis. Ce couple de télé réuni pour le moins brièvement (à peine une saison), devait marquer le médium par son alchimie, sa capacité de séduction et une non-chalance que l'artiste injectera juste après chez Bond.
Quand Roger Moore enfilait son smoking spatial pour braconner sur les terres cosmiques de Star Wars...
La série demeure encore aujourd'hui une leçon d'atmosphère, de cool, de décontraction et de dynamique dont feraient bien de d'inspirer nombre de buddy movie. Fantasme ambulant d'une French Riviera à la fois indolente, romanesque et bourrée d'espion, Amicalement vôtre n'a pas fini de séduire.
Enfin, Roger Moore restera également une des têtes d'affiche des Oies Sauvages, autre sacré morceau de pellicule (qu'on vous recommande chaudement). Bref. So long M. Moore.
24/05/2017 à 09:28
je regrette que les chaines de Télé ne passent pas un film de cet immense acteur pour lui rendre HOMMAGE!!! par contre pour nous balancer des DAUBES de Téléréalité ou films vu archi revu et séries Nazes ils sont très fort!!! alors je vais regarder OCTOPUSSY en écoutant la superbe chanson de RITA COOLIDGE ( ALL TIME HIGH )
23/05/2017 à 22:34
Un acteur parti trop tôt ... Faudrait pas oublier que dans ses Bond , il y avait au moins le Requin et la vraie version badass du Spectre...
23/05/2017 à 21:39
roger est moore,,,rip !!!
23/05/2017 à 18:27
Putain la journée des tristes nouvelles - encore une icône marquante de notre enfance qui s'en va - RIP Mr Moore, c'était un grand bonhomme.
23/05/2017 à 18:18
Triste nouvelle, même si l'homme eut une belle vie. Sa période Bond était le reflet de son temps, époque d'une surenchère qui nécessitait un second degré pour faire passer les nouvelles pilules imposées (mettez vous à la place de Brosnan qui, en son temps, devait jouer "sérieusement" avec une voiture... invisible). Octopussy et L'Espion qui m'Aimait restent parmi mes favoris de la série, et il va falloir que je revisite Dangereusement Vôtre, pas vu depuis fort longtemps. Salut James, salut Brett, salut aussi Ivanhoé, car oui, enfant, je guettais cette série en noir et blanc avec une réelle impatience !!!
23/05/2017 à 17:30
"Ambassadeur" enfin : pas embassadeur ! Bon on imagine que cela du être écrit à la va vite (j'espère que la nécro de Sean Connery est dans les tuyaux depuis longtemps...)
Sinon c'est un peu du charme British qui s'en va, mon James préféré avec lui est "L'espion qui m'aimait" avec la séquence de l'union Jack qui s'ouvre après une cascade de malade en ski et la superbe chanson "nobody does it better", la Lotus sous-marin....on a là un vrai James Bond sans trop de blaguounettes et encore super classe aujourd'hui. Mais il restera surtout pour son personnage de Lord Brett Sinclair, riche aristocrate encore attaché aux vraies valeurs, excellent antidote à ce plouc nouveau riche vulgaire de Danny Wilde ! RIP
23/05/2017 à 17:29
RIP mais pour moi il reste quand même un des pires Bond avec l'ami PIerce
23/05/2017 à 17:18
Vraiment pas fan de sa période Bond même si Vivre et laisser mourir demeure l'un de mes Bond préférés, il reste neanmoins l'un de mes acteurs britanniques les plus marquants avec par ses rôles mémorables que vous avez effectivement cités dans votre article.
Rip lieutenant Sean Fynn.
23/05/2017 à 16:35
Triste nouvelle mais faites gaffe, votre article est rempli de coquilles.