François Dupeyron, le réalisateur de La Chambre des Officiers, est mort
Il semblerait que 2016 soit placée sous le signe des disparitions à un rythme quasi industriel. On ne compte plus en effet les personnalités qui passent l'arme à gauche depuis janvier et cela nous embête beaucoup d'y ajouter François Dupeyron.
Son nom ne dira probablement rien au grand public et aux plus jeunes de nos lecteurs mais, quoi que très discret, François Dupeyron était un réalisateur important du cinéma français dans ce sens où il faisait figure d'irréductible artisan face au tout consommable qui inonde nos salles depuis quelques années. Egalement romancier et scénariste, il s'est éteint le 25 février dernier des suites d'une longue maladie, ainsi que l'a précisé sa famille. Il avait 65 ans.
Révélé en 1988 avec Drôle d'endroit pour une rencontre avec Gérard Depardieu et Catherine Deneuve, ce réalisateur peu prolifique (9 films seulement) avait connu la consécration au moment de La Chambre des Officiers, en 2001, qui avait été présenté en compétition au Festival de Cannes et avait été nommé pour six Césars. Son film suivant, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, adapté d'Eric-Emmanuel Schmitt aurait pu connaitre pareil destin, sélectionné pour le Lion d'Or 2003 à la Mostra de Venise mais ne connaitra qu'un succès relatif malgré l'excellente prestation d'Omar Sharif.
Plus proche de nous, son dernier film, Mon âme par toi guérie, sorti en 2013, mettait en scène Grégory Gadebois et Céline Sallette qui n'a pas connu les honneurs d'une véritable distribution. Réalisateur et scénariste atypique, Dupeyron cultivait les marges, n'hésitait pas à mélanger les genres et faisait fi des grands courants ou des modes pour se concentrer sur ce qui l'intéressait vraiment : l'être humain dans toute sa complexité et son rapport au monde.
Avec sa disparition, c'est un certain cinéma français qui s'en va encore un peu plus, un cinéma qui ne cherche pas à remplir les salles à tout prix, qui n'accepte aucune compromission et qui revendique qu'avant de parler de soi, le cinéma est avant tout fait pour parler des autres.
See you in space, Cowboy.
26/02/2016 à 13:38
Une grande figure du cinéma Français qui disparait. Une des ces rares réalisateurs à posséder l'intelligence de l'humain, sans verbiage ni figures de style stériles. Une grande perte et une profonde tristesse pour un créateur qui avait sûrement beaucoup à offrir à un cinéma français aujourd'hui bien fragile , coincé entre radotages d'auteurs et comédies stupides.
26/02/2016 à 12:47
Pffffff ça fait vraiment beaucoup, beaucoup là...